L’Ere des Vikings n°1

Posté par LPBSM le 5 décembre 2010

L'Ere des Vikings n°1 viking1-150x150 (*)    

 

 

 

 

Bonjour,

Pour bien comprendre  les phénomènes qui ont conduits aux pillages puis aux conquêtes vikings, du IX au XI ème siècles, il faut remonter au fougueux Charlemagne, élevé par des ecclésiastiques, et qui va souhaiter imposer (dans une phase de toute puissance et d’exaspération) la religion catholique, aux Saxons, par la manière forte .

En 772, il fait abattre l’Irminsul ou arbre-monde, considéré comme un pilier reliant  le ciel à la terre, déité sacrée du monde Saxon représentant le respect qu’on doit à la terre et aux forces de la nature (sortes d’écologistes avant l’heure), et oblige les troupes de Widukind, le chef de la résistance saxonne, à recevoir le baptême en 785 .

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Le choix était clair, ou vous acceptez de recevoir le baptême ou vous aurez la tête tranchée ; c’est la « Loi du fer de Dieu » .  45OO dignitaires saxons (Godis) refuseront de renoncer à leur croyances et auront la tête tranchée .  12 000 femmes et enfants seront déportés et emmenés en esclavage, en 782,  à Verden .

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gravure de François GUIZOT (1787-1874)

Les Saxons étaient d’excellents guerriers et servirent longtemps d’auxiliaires dans l’armée romaine notamment dans la conquête de l’Angleterre .  Ils menaceront, avec les Angles (les anglo-saxons),  les Brittons qui viendront occuper le nord de l’Armorique pour échapper à ce risque constant .

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La Dumnonée brittonne se déplacera pour fonder la Domnonée bretonne

Après le massacre de 782 à Verden, les Wendes, voisins des Saxons, se joignent à la rébellion contre l’église catholique .  Widukind convainc ses partisans de massacrer les francs et de piller les églises au nom des dieux germaniques .

Pour échapper aux armées franques Widukind se réfugiera plusieurs fois au Danemark ; selon Jean MABIRE, Widukind ira jusqu’à se marier en 773 avec la soeur du roi du Danemark, Godfred, princesse norvégienne du petit royaume de Haithabu  .

Le combat idéologique qu’il engage est celui de la défenses des Ases (dieux germaniques) contre la religion des occupants francs .   Odin avait séjourné dans l’Yggdrasil, arbre mythique personnalisé par l’Irminsul, pour apprendre le secret des runes (alphabet nordiques de 24 lettres) .

Widukind ralliera à la cause les Frisons et les Danois du bord de l’Elbe et battra les Francs en 782 au mont Süntel .

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Même si cette victoire sera éphémère, la résistance idéologique gagnera tout le monde nordique .  La haine de ce monde oppresseur et dictatorial symbolisé par les évêques et les riches abbayes justifiera les premiers pillages et les destructions systématiques des monastères avec un acharnement particulier sur les moines qui y séjournaient .

La tombe de Charlemagne à Aix-la-Chapelle, fut ouverte en 882 et le squelette piétiné avec rage par une incursion viking ; les premiers pillages justifiés par la vengeance de Verden seront suivis par d’autres,  à cause de l’apparente facilité d’obtention d’un enrichissement rapide et pratiquement sans risques (les églises, les cloîtres et les monastères n’offrant que peu de résistances) .

Cette thèse a été soutenue par Lucien MUSSET (1992-2004), rennais de naissance, et professeur d’histoire à l’université de Caen, dans la collection Histoire de la Normandie dirigée par Michel de BROUARD aux Editions PRIVAT, Toulouse, 1970, dans l’article : « Naissance de la Normandie » (p.75-129), p.93 .

Voilà comment une décision politique stupide et destructrice va entraîner trois siècles de pillages, de massacres systématiques dans les premiers temps, et de colonisation dans un second temps .

Ce second aspect va devoir être abordé dans  l’article suivant : l’Ere des Vikings n°2 .

(*) Cet emblème est l’un de ceux du club de football américain du Minnesota et ne correspond pas à la réalité historique puisque les casques Vikings n’avaient pas de cornes .  Ceci dit, il correspond bien à l’image qui reste dans l’inconscient collectif .

… à suivre

J.M. MARTIN pour LPSM

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Apogée du royaume breton

Posté par LPBSM le 26 novembre 2010

Bonjour,

Dans l’article précédent nous en étions restés au fait de la reconnaissance de la royauté bretonne d’Erispoë  par Charles le Chauve, qui récupérera Rennes sous le nom de Redonas Oppidum .

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Rennes avait été prise par Nominoë et sa puissante armée en 850 car seule une petite garnison franque défendait la ville . 

Plus on laisse de soldats en garnison, plus l’armée se réduit .  Voilà pourquoi, Charles le Chauve concédera au traité d’Angers les comtés de Rennes, Rezé (alors capitale du pays de Retz) et Nantes à Erispoë (fils de Nominoë) en confirmant sa royauté bretonne en septembre 851 .  La carte ci-dessus montre les régions « dominées » de façon formelles (le frère de Nominoë contrôlant  quatre divisions territoriales bretonnes sur les sept, bien qu’elles soient les moins prospères)  par Erispoë avant le traité d’Angers .

La carte ci-dessous montre le pays de Retz :

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Pour la petite histoire, Nominoë lors de cette conquête est mort un beau matin en montant sur son cheval, le 7 mars 851 .   Il fallut faire des funérailles et les espions francs convainquirent les barons de l’armée franque de profiter de l’occasion pour attaquer l’armée bretonne qui à leurs dires commençait à subir quelques dissensions .

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dessin de Nominoë victorieux à la bataille de Ballon (Abbaye de Ballon à Bains-sur-Oust près de Redon) en novembre 845 sur les troupes franques de Charles le Chauve plus nombreuses que les troupes bretonnes .  Ce splendide dessin est de François MESNY (voir commentaires) .

Le résultat fut qu’Erispoë ayant été confirmé par les barons bretons comme chef de l’armée le 22 août 851 à Jangland-Beslé ou au Grand-Fougeray (près de la Vilaine) inflige un massacre de près d’un milliers de francs aux troupes de Charles le Chauve qui désertera son propre camp dans la nuit après le premier affrontement .

Il faut préciser que Charles le Chauve ayant eu des précepteurs ecclésiastiques était plus formé au latin et au grec ainsi qu’à la diplomatie qu’à l’art de la guerre .

Les faveurs accordées à Charles le Chauve par rapport à ses deux demi-frères ainés dans le partage de l’empire de Charlemagne, après la mort de Louis le Pieux en 840, par l’aristocratie franque au traité de Verdun, vont entraîner des guerres fratricides ainsi que d’incessantes tensions que les successeurs et héritiers de ses demi-frères feront peser sur le royaume de Charles le Chauve, la Francie Occidentalis .

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Le royaume de Charles le Chauve est appelé la Francie Occidentale et celui de Louis le Germanique la Francie Orientale ; quant au royaume de Lothaire, il est tout simplement appelé la Lotharingie .

Voilà pourquoi Charles le Chauve préférera se faire des alliés des bretons, plutôt que des ennemis supplémentaires .

Les conflits de succession ne toucheront pas seulement  le royaume des Francs ; Salomon fils du frère aîné de Nominoë (donc cousin d’Erispoë) est couronné en 857 après avoir fait assassiner Erispoë qui projetait de marier sa fille avec le fils de Charles le Chauve, Louis L’intérêt en était que si ce mariage avait eu lieu, Erispoë aurait doté sa fille de territoires prélevés sur les anciennes « Marches »(*) que Salomon croyait être en sa possession .  Charles le Chauve créant la dissension entre les bretons en acceptant l’allégeance du père de Salomon comte du Poher et frère aîné de Nominoë,  ainsi que de Salomon lui-même réitérée en 852 . 

(*) Les Marches sont des zones placées sous commandement militaire afin de contenir les attaques ennemies .  De telles zones sont établies aux environs de Nantes et Rennes pour contenir les Bretons (Les Marches de Bretagne) ou en Espagne pour contenir les incursions Sarrasines (Les Marches Espagnoles) .

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Sous Charlemagne, le Comte des Marches de Bretagne était le fameux Hruotland (Roland) jusqu’en 778 où il périra dans une embuscade basque vengeant les massacres de Pampelune (Iruña en basque) .

Malgré ce crime odieux, Salomon sera reconnu par tous les barons bretons comme leur roi en 857, sera confirmé dans sa royauté par Charles le Chauve en 868, et agrandira considérablement le royaume breton .

Après le traité d’Entrammes (juste sous LAVAL en Mayenne), il règne sur la région comprise entre la Sarthe et la Mayenne ; mais au traité de Compiègne, en août 867, Charles le Chauve lui attribuera Le Cotentin, l’Avranchin ainsi que les îles Anglo-normandes (non représentées sur la carte ci-dessous) .

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Cette façon habile de neutraliser l’association de troupes Vikings avec les bretons en obligeant ceux-ci à défendre leur nouveau territoire contre les raids systématiques, de ceux qu’on va très vite appeler les normands, est digne d’un très bon politique qui sera reconnu comme empereur des Francs à la fin de son règne .

Rennes sera de 851 jusqu’à 875 intégrée au royaume breton, gérée  par une administration bretonne, calquée sur l’administration franque, et protégée par une puissante armée .

Cependant elle reste confinée dans ses murailles et nous verrons dans le prochain article qu’elle a bien raison de le faire car maintenant va venir l’ére des Vikings .

… à suivre

J.M. MARTIN pour LPSM

N.B. La carte en grisé figurant dans cet article provient de l’excellent livre de Joël CORNETTE sur « l’Histoire de la Bretagne et des Bretons » Tome 1  aux Editions du SEUIL .

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Pourquoi Bretons ?

Posté par LPBSM le 21 octobre 2010

Bonjour,

Nous avons vu qu’à la fin du III ème siècle des raids continuels de pirates Saxons et Francs vont contraindre les populations gauloises et gallo-romaines à se réfugier derrière des remparts dans des villes fortifiées .

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Reste des murs gallo-romains datés du IIIème siècle à Rennes

Les villages côtiers sont désertés et les friches, puis la forêt, reprennent le dessus sur les champs emblavés .

Une étude faite sur des carottages dans d’anciennes tourbières bretonnes a permis, en 1963, à l’équipe du professeur W. Van ZEIST (*1), en quantifiant les pollens fossilisés, de comprendre que le faible pourcentage des plantes herbacées liées à l’élevage marquait un déclin très important de l’activité humaine vers 295 .

Les Bretons, venus d’outre-Manche reprirent le défrichage en s’installant sur les côtes que la population armoricaine avait désertées, nous explique Pierre-Roland GIOT (*2) .

L’apport de ces deux études nous permettent d’éviter les polémiques des historiographes du XIX ème siècle entre Arthur de La BORDERIE, Aurélien de COURSON, et Joseph LOTH (1847-1934) qui s’affrontaient dans un article paru dans la « Revue celtique » en 1901 .  Ces derniers nous sont plus familiers, aujourd’hui, comme avenue, rue et écoles ou lycée à Pontivy pour Joseph Loth(*) .

(*) Ne pas confondre avec Joseph LOTTE (1875-1914), l’ami de Charles PEGUY (1873-1914), dont deux écoles et une rue portent le nom à Rennes .

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Les divers groupes d’émigrés brittons débarqués en Armorique forment d’abord des petites colonies entièrement autonomes, avec parfois les noms des fondateurs du clan en « gwi- », de maison en « Ker- » et ultérieurement « tre- » ou du nom de Saints patrons en « lan- », « plou- », « loc » .

Nous retrouvons aujourd’hui ces préfixes dans le nom de très nombreux villages bretons .   Plougastel, par exemple, désigne l’existence d’un castellum dans ce village et n’est pas formé avec un nom de personne .  Loctudy désigne l’église ou l’habitat de St Tudy .  On remarque que, dans le Vannetais, les noms de paroisse en « Plou », de fondation bretonne, sont moins nombreux que les noms en « Ac », hérités des anciens fundi gallo-romains .

Au VI ème siècle les légions romaines ont abandonnée le terrain armoricain laissant à de petites armées la possibilité de s’établir ou de faire des pillages .

Les petites colonies brittonnes,  qui deviendront bretonnes, doivent impérativement se regrouper pour entretenir une armée qui puisse les défendre .

Trois royaumes d’obédiences différentes apparaissent en armorique au milieu du VI ème siècle :

  • La Domnonée au nord-ouest
  • La Cornouaille au sud-ouest
  • Le bro-Erec (Bro-Weroc) « le pays de Waroc (ou de Weroch) » toute la bretagne sud à l’est de Vannes

Dans ces trois royaumes la souveraineté passait de père en fils .

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Aux portes des ces trois royaumes, le royaume Francs (Neustrie) n’aura de cesse de contrôler la Bretagne et de rechercher la vassalité de ses « rois » qu’ils appelleront « Comes » (comtes) .  Les rois Francs, qui se sont toujours présentés comme les héritiers de l’administration romaine,  considéraient les Bretons comme relevant de leur suzeraineté .

Mais si dans un premier temps différents rois bretons seront tués au combat (Morvan en 818, Wihomarch en 825) la Bretagne résistait toujours aux armées franques .  En trois quarts de siècle sept expéditions militaires franques ont été dirigées contre les Bretons (753, 786, 799, 818, 822, 825, et l’expédition de 830 prévue mais qui n’aura jamais lieu) .

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L’arrivée de Nominoë en 845, nommé d’abord duc des bretons, puis prince de toute la Bretagne, commencera à faire vraiment changer les choses puisqu’il infligera un grand nombres de défaites aux armées franques et à son roi Charles le Chauve en reprenant Rennes et Nantes .

Durant toute cette période, Rennes située sur une frontière mouvante, (entre Neustrie et Bretagne)  passera plusieurs fois sous domination franque et autant de fois sous domination bretonne . Les petites garnisons laissées par les francs ou les Bretons dans la ville, ne permettant pas de résister à une armée en campagne .

Elle restera entièrement Bretonne entre 857 et 874 sous le règne de Salomon de Bretagne, dernier roi Breton qui fera l’unité . 

Celui qui portera le titre de roi reconnu par Charles le Chauve à Angers en 851, sera Erispoë, le fils de Nominoë .   Bien sûr dans l’esprit des Carolingien, la Bretagne n’a qu’un statut de royaume subordonné ; mais suffisamment puissant pour éviter une nouvelle confrontation directe avec les Bretons et une nouvelle défaite, puisqu’ Erispoë  avait battu à plate couture Charles le Chauve le 21 et 22 août en 851 .

Voilà pourquoi et comment l’Armorique gallo-romaine est devenue le royaume de Bretagne .

Bien sûr l’histoire va continuer … mais dans l’article suivant … à suivre

.

J.M. MARTIN pour LPSM

.

(*1) W. VanZEIST, « Recherche palynologiques en Bretagne occidentale », Ed. Norois, 1963, p.5-19 .

(*2)  Pierre-Roland GIOT, « Un aspect méconnu du déclin du Bas-Empire », Ed. Bulletin de la société archéologique du Finistère, 1977, p.97-98 .

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Les voies romaines

Posté par LPBSM le 7 septembre 2010

lgioncenturionportantlaloricahamata02.jpg      Bonjour,     casquecelte.jpg

Nous sommes toujours sous la « pax romana » qui durera jusqu’au IVème siècle après J.C. et nous allons essayer de comprendre pourquoi les Celtes acceptent apparemment pendant autant de temps cette domination romaine sur l’Armoricaine .

Nous avons déjà parlé de la voie romaine Rennes, Corseul, Morlaix, Kerilien, Pointe St Mathieu qui démarrait dans notre quartier St Martin, et qui semble avoir existé dans la première moitié du III ème siécle .

.Les voies romaines  350pxrennesgalloromainsvg1

 

Un grand axe provenant de Lugdunum (Lyon) traverse Condate (Rennes), Vorgium (Carhaix) et se termine à l’Aber Wrac’h .

Une autre grande voie issue de Burdegale (Bordeaux), passait par Condevicnum ou Condevincum ou Condivienum, mais couramment appelée Portus Namnetum (port des Namnètes)(Nantes), Dariotirum ou Darioritum (Vannes), Anquilonia (Quimper) pour finir à la pointe du Raz .

Les routes romaines en Armorique   cartedelabretagneromainedeyannloth1986

carte de Yann Loth  de 1986

 

A ces trois grand axes s’ajoutent, comme on le voit sur la carte de Yann Loth, un grand nombre d’axes plus petits qui confluent tous vers « Condate » .

Les autres Condate n’ont pas autant d’arborescence de voies, sinon les premières voies pratiquables pour les lourdes marchandises qui étaient fluviales .

Si mon hypothèse est exacte, il y aurait eu extension du sens premier de « confluence de fleuves » (donc de voies de transport) aux autres voies de transport empierrées qui permettaient maintenant de ne plus s’embourber tous les 300 mètres .  

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Mais sur cette carte Vorgium (Carhaix) semble aussi bien pourvu que Condate ? 

Oui mais Vorgium reste la capitale des Osismes (ceux qui viendront porter secours en plus grand nombre à Vercingétorix enfermé dans Alésia) .  Vorgium aura le statut des civitates stipendiariae impliquant le paiement de l’impôt et la fourniture de soldats .  Puis après le III ème siécle son nom évoluera pour devenir Carafes puis Carhaix « le carrefour » .

Rien de tel pour la Civitas Rediones (Condate), qui semble bien intégrée dans le système gallo-romain (voir le commentaire de Catherine P., ci-dessous) .

Donc nous avons bien deux gros carrefours désignés par des noms différents  où l’on sait immédiatement en lisant la carte qu’il y a confluence de routes donc  de marchandises .

Le problème est que les colporteurs ne font pas que colporter des marchandises ; et la renommée de la richesse et de l’abondance n’attire pas que les chalands .  Une police bien structurée arrive à arrêter des voleurs individuels mais pas des hordes de  pirates Saxons ou de Francs .  Les divers pillages de la deuxième moité du III ème siècle vont obliger la ville à se réfugier derrière une enceinte qui va rétrécir son périmètre pour survivre .

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reste du mur de fortification du III ème siècle, square Hyacinthe Lorette (Notre Dame de la Croix ).

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Du I er au III ème siècle les Civitates gallo-romaines sont ouvertes pour deux raisons .

  • Elles doivent faire concurrence  à l’oppidum gaulois le plus important, et qui est toujours capitale de la région (quand ils n’a pas été détruit pour rébellion), en souhaitant imposer par comparaison la supériorité du modèle romain .

  • Les légions romaines prennent régulièrement leur quartiers d’hiver en gaule,  car les légions urbaines ne sont constituées que de jeunes recrues peu aguerries, ce qui permet de se passer de fortifications .

La Civitas est gérée par un « sénat » qui avait pour rôle de gérer les affaires  financières et administrative, de veiller à la paix civile, de percevoir les impôts et de s’occuper de l’entretien des routes .

Pour la Civitas des Riedones, le « sénat » est appelé « Senatus » en 135 et « Ordo » en 238 .

L’entretien des routes fut effectué jusqu’à l’effondrement du système économique du IV ème siècle .

Cette exemplarité a relativement bien marché puisque les anciens oppida sont plus ou moins délaissés au profit des nouvelles civitates .

Cependant tout au long de la pax romana les légions romaines seront obligées d’intervenir à de nombreuses reprises chaque année pour réprimer les révoltes nombreuses des chefs des tribus qui parfois étaient alliées de Rome .

 Quand l’empire romain d’occident va rentrer en complète décadence, la sécurité sera plus ou moins assurée pendant environ un siècle avant de lâcher prise .

Nous allons voir apparaître petit à petit la prédominance des « Bretons » sur les gallo-romains ou les gaulois romanisés ou non .

 Mais cela fera l’objet du prochain article .

J.M. MARTIN pour LPSM

A suivre …

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Pax Romana

Posté par LPBSM le 4 septembre 2010

lgionnaireromain.jpg      Bonjour,

Nous sommes en 59 A.V. J.C. et Jules CESAR voit arriver la fin de son Consulat ; il doit impérativement se faire réélire pour conserver l’attribution de légions par le sénat romain . 

De plus, pour échapper aux citations en justice que déposent le préteur Lucius Domitius Ahenobarbus et le tribun de la plèbe Antistius pour les illégalités commises pendant son mandat de Consul, il faut absolument qu’il retrouve un mandat car la loi « Memmia »  interdit toute poursuite contre un citoyen absent de Rome pour le service de la République .

CESAR arrive  à se faire élire proconsul pour les province de Gaule cisalpine, Illyrie et la Gaule transalpine .  Cette mandature ne devait pas excéder un an, mais CESAR obtient le proconsulat pendant cinq ans .  Il va donc obtenir quatre légions dans un premier temps, puis six légions .

Dès le début de son proconsulat CESAR s’engage dans la conquête des Gaules en 56 a.v. J.C. .

Ses objectifs sont triples et conflictuels :

  • Obtenir un butin qui lui permettra de peser sur la politique romaine .
  • Négocier avec les peuples gaulois, agriculteurs et producteurs de blé en excédent, pour qu’ils deviennent « clients » (c.à.d vassaux donc fournisseurs) de Rome ; ce qui devrait permettre à CESAR de se présenter comme celui qui a résolu le problème de l’approvisionnement en blé de Rome (problématique qui se renouvelle chaque année) .

  • Revenir à Rome et défiler dans un triomphe encore plus éclatant que celui de POMPEE, qui reste son seul rival politique, en proclamant qu’en cinq ans il a, lui, réussi à pacifier les Gaules  .

Voici pourquoi CESAR est venu faire la guerre des Vénètes et qu’il a eu,  comme très souvent, une chance incroyable .  Voir le très bon article de Wikipédia sur le sujet

Pax Romana cartegaules

carte des interventions de César

Les Coriosolites, participant à l’alliance des Vénètes avec les Esuvii, verront leur port (situé au pied de la tour « Solidor » ; une grosse tour romaine fut construite à cet emplacement au milieu du Ier siècle) de la Cité d’Aleth détruit, la cité incendiée, une partie de la population envoyée en esclavage et les grandes richesses accumulées grossir le trésor de guerre de César .  

César n’avait pas besoin de pêcheurs mais de producteurs de blé .

restes de la cité Reginca (la Rance) 270-280, à St Malo imgp5771

dont le mur d’enceinte était épais de 1,50 à 1,95 mètres, d’une longueur de 1800 mètres et qui comportait huit tours et deux portes  Principales .

Ce vicus, remplacera la cité d’Aleth brûlée par les romains en représailles de leur alliance avec les Vénètes, mais surtout reprendra un rôle prédominant de civitas quand Corseul sera abandonnée dans la seconde moitié du III ème siècle .

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La cité D’Aleth aujourd’hui vue du port de St Malo

Voilà comment et pourquoi des cités comme Rennes (Condate), Corseul (Fanum Martis), Vannes (Dariotirum ou Darioritum(*), Civitas Venetum ou Benetis) et Carhaix (Vorgium) vont être créées de toutes pièces et dotées d’un plan régulier avec des rues se coupant à angle droit (cardo et decumanus, à la manière des camps romains) ainsi que d’un forum .

(*) Darioritum (le gué tumultueux) est d’origine celtique comportant le préfixe gaulois dari-/ dario- (agitation-rage-tumulte) et le suffixe « ritum » qui veut dire le gué .

Certaines de ces cités seront même pourvues d’un temple (Condate, Fanum Martis), de thermes publics (Fanum Martis), d’aqueduc (Viorgium) et parfois d’une basilique(*) (Condate et Dariotirum) . 

(*) La basilique est le lieu principal où se tenaient les réunions publiques nécessaires à l’organisation de la cité .

Ces villes ne se sont pas développées à partir de bourgades ou de villages gaulois .  Les capitales Vénète (probablement située à Locmariaquer) et Coriosolite (Aleth) seront détruites et ne pourront vivre, dans les nouvelles capitales, que ceux qui accepteront la « pax romana » . 

Ci-dessous la bataille de golfe du Morbihan en 56 a.v. J.C. où 220 navires vénètes se firent décimer par 100 navires romains .     . bataillemorbihan56.png

 Les navires vénètes étaient beaucoup plus hauts et lourds que les galères unirèmes romaines (les « naves  longae » propulsés par une vingtaine d’avirons trops légers pour affronter l’océan) …

navire vénète       schéma        navirevnte

Exemples de galères romaines avec les fameux corbeaux …

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galretrirmeromaineprtutiliserlecorbeau

…  qui permettaient l’abordage .

... les navires Vénètes profitant de leur supériorité pour attaquer les navires romains alors qu’ils étaient encore au mouillage espérant les couler en les éperonnant  .  Mais une soudaine chute de vent a fait que ce jour là, la marine romaine qui était prête à rompre le combat, a soudain pris conscience qu’elle avait une chance de l’emporter .    Les étroites galères romaines (3 m de large et 45 m de long) pouvaient à loisir harceler les lourds navires vénètes et s’enfuir dès que le combat tournait en leur défaveur (Dion Cassius, Histoire Romaine, XXXIX, 40-43) .

« Les vaisseaux des ennemis étaient construits et armés de la manière suivante : la carène en est un peu plus plate que celle des nôtres, ce qui leur rend moins dangereux les bas-fonds et le reflux ; les proues sont très élevées, les poupes peuvent résister aux plus grandes vagues et aux tempêtes ; les navires sont tout entiers de chêne et peuvent supporter les chocs les plus violents .  Les bancs, faits de poutres d’un pied d’épaisseur, sont attachés par des clous en fer de la grosseur d’un pouce ; les ancres sont retenues par des chaînes de fer au lieu de cordages ; des peaux molles et très amincies leur servent de voiles, soit qu’ils manquent de lin ou qu’ils ne sachent pas l’employer, soit encore qu’ils regardent, ce qui est plus vraisemblable, nos voiles comme insuffisantes pour affronter les tempêtes violentes et les vents impétueux de l’Océan, et pour diriger des vaisseaux aussi pesants .  Dans l’abordage de ces navires avec les nôtres, ceux-ci ne pouvaient l’emporter que par l’agilité et la vive action des rames ; du reste, les vaisseaux des ennemis étaient bien plus en état de lutter, sur ces mers orageuses, contre la force des tempêtes .  Les nôtres ne pouvaient les entamer avec leurs éperons, tant ils étaient solides ; leur hauteur les mettait à l’abri des traits, et, par la même cause, ils redoutaient moins les écueils .  Ajoutons que, lorsqu’ils sont surpris par un vent violent, ils soutiennent sans peine la tourmente et s’arrêtent sans crainte sur les bas-fonds, et, qu’au moment du reflux, ils ne redoutent ni les rochers ni les brisants ; circonstances qui étaient toutes à craindre pour nos vaisseaux. »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, III, 13.

De moins 51 a.v. J.C. jusqu’à nos jours, il nous reste bien du travail .

A suivre …

J.M. MARTIN pour LPSM

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