Nouvelle Année

Posté par LPBSM le 29 décembre 2013

Bonjour, chères lectrices et chers lecteurs,

 

Niesse 02

 

 Je note avec toujours autant de plaisir que vous êtes toujours aussi nombreux à lire mes articles sur le vieux Rennes et de temps en temps mes petites « trouvailles » historiques .

 

Pour célébrer Noël, j’ai préféré introduire une image de « Nisse » (lutin) ou plus exactement de Julenisse (le lutin de Noël en danois où « nisse » veut dire « lutin » et Noël étant traduit par la fête de « Jul » ) puisqu’il s’agit de célébrer la fête de Jul .

Niesse

http://fr.wikipedia.org/wiki/Nisse_%28folklore%29

La fête de Jul a bien évidemment des rapports avec les anciens dieux celtes (Belenos, Taranis, Esus et Teutatès) ; jetez quand même un petit coup d’oeil sur :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rouelle_%28Antiquit%C3%A9%29

 

L’affrontement et le rejet de la culture Celte en 782 par Charlemagne (pour rappel 4500 dignitaires auront la tête tranchée et 12 000 femmes et enfants seront déportés)  entraînera par la suite les invasions dites « Viking » par une simple vengeance sur les monastère catholiques, au début .

 

http://lepetitsaintmartin.unblog.fr/2010/12/05/lere-des-vikings-n1/

 

Vous avez tous compris qu’il me manque cruellement des références fiables avant d’affirmer quoique ce soit sur le XIII ème siècle .

 

Mais rassurez-vous, je suis tenace et j’arriverai à mes fins en y consacrant le temps qu’il faudra .

 sapin a2oldmpa

 Une sorte d’Irminsul « moderne »

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Bien cordialement .  J.M. MARTIN pour LPSM

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Difficultées sur le XIII ème siècle

Posté par LPBSM le 30 avril 2013

Bonjour,

 

.Difficultées sur le XIII ème siècle philippe-auguste-traversant-la-loire-en-12141

Philippe Auguste traversant la Loire en 1214 sans son fils le prince Louis, futur Louis VIII de France qu’il a laissé avec 140 000 hommes pour s’opposer à Jean sans Terre, le roi anglais ; le prince Louis arrive, le 2 juillet 1214 à la Roche-aux-Moines (Savennières) .  Jean sans Terre, estimant le danger trop important, s’enfuit finalement sans combattre, en laissant sur place ses machines de siège .  Cela permettra à Philippe II de France de rejoindre BOUVINES avec le reste de son armée et de remporter une victoire écrasante devant le goulet d’étranglement représenté par le pont de Bouvines, où les forces « allemandes » et « anglaises », supérieure en nombre, ne feront que de se gêner sur un terrain d’affrontement qu’elles n’avaient pas prévu .


Après vos nombreux courriels me demandant de produire la suite de façon individuelle, je préfère vous expliquer que le travail de recherche sur le XIII ème siècle sur la ville de Rennes n’est pas si facile et que même si l’on trouve beaucoup de documents sur la reconquête du territoire par Philippe Auguste, il est beaucoup plus difficile de trouver des informations et des images illustratives (voire des cartes) malgré mes divers déplacements aux archives départementales et aux archives municipales .

Je ne souhaite pas passer sous silence cette période qui est diluée et diffusée de façon sporadique dans les différents ouvrages de référence Il s’agit quand même de 100 ans d’Histoire qui semblent plus ou moins ignorés pour passer directement au XIV ème siècle où nous avons énormément de documents à notre disposition (il est vrai que cette période a été pour le moins troublée et que de nombreux documents ont été brûlés intentionnellement ou par accident) .

Vous avez compris que ma présentation de l’histoire est singulière et qu’elle demande (comme tout résumé) une sélection des données (pour que cela soit lisible) induisant un sens de lecture partisan (au bon sens du terme) .   J’essaye cependant de vous transmettre le plus possible de liens pour vous permettre d’exercer votre esprit critique sur le « sens de l’histoire » afin que vous ayez accès à d’autres présentations qui ne me semblent pas toujours pertinentes .

Ce n’est pas un travail facile et « y à qu’à pas … » !  Pour tous ceux qui me lisent, sachez que je suis président d’une association culturelle, ce qui motive la gratuité des informations et le bénévolat qu’impliquent ce blog .  Je n’ai aucune tendances masochistes ; seulement l’envie de rectifier certains poncifs ayant une très vieille barbe et vous permettre de mieux situer l’histoire d’un quartier dans l’histoire d’une ville et dans l’histoire d’un royaume (puis d’un Etat) .

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Portrait du dit « Philippe Auguste », Philippe II de France, (1165-1223) selon Louis-Félix Amiel (1802-1864)

 

Rassurez-vous, je viendrais à bout de ces difficultés ; mais si vous voulez avoir un article de qualité, il faut m’en laisser le temps .

Bien cordialement . 

J.M. MARTIN pour LPSM

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1er Mai 2014    muguet 02

Bonjour,

Le temps passe et vous vous demandez sûrement où en sont mes recherches ; je me documente,  j’achète de nombreux livres pour produire autre chose que seuls les chercheurs peuvent produire dans leurs thèses mais auxquelles vous n’avez pas accès car elles sont trop pointues et non publiables pour un grand public qui a besoin de se faire une opinion générale sans argutie sur chaque point litigieux .

La tache n’est pas aisée à cause des divers incendies (volontaires ou non) qui ont réduit les documents disponibles aujourd’hui .

J’ajoute qu’ayant d’autres blogs (que vous avez peut-être consultés en liens) avec les municipales et les deux expéditions de Nicolas VANIER et de Laurent HOUSSIN sur « Tricycles Rennais » , je ne peux pas tout gérer en même temps .  

Je tenais cependant à vous dire que je continue à penser à vous et qu’un dernier livre vient d’être commandé à la librairie « Epona » sur le sujet qui nous intéresse tous mais qui ne sont qu’un recueil de thèses de chercheurs qu’il faut ensuite pouvoir médiatiser .

Juste pour vous donner une idée de la simple manipulation de l’ouvrage …

ouvrage sur le XIIIème siècle

Bien cordialement,

J.M. MARTIN pour LPSM

 

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Nouvel An … !

Posté par LPBSM le 31 décembre 2012

Nouvel An ... ! bougies-blanches-04     Bonjour,

 

Au XII ème siècle, le nouvel an ne se célèbre pas partout de la même façon et surtout pas à la même date (En Normandie, en Anjou, dans le Poitou et à Lyon, on choisit la date de Noël pour faire commencer l’année civile) .   D’où un casse-tête pour les clercs qui devaient administrer le royaume, faire payer les loyers, rémunérer les soldats voire les mercenaires, etc … .

 

 

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.César marbre du jardin des Tuileries à Paris

Cela commence en 46 av JC, où Jules César impose le remplacement du calendrier lunaire, jusque-là en vigueur, par un calendrier solaire, dit « julien » (du nom de l’empereur, mais qui est surtout l’invention de l’astronome grec Sosigène d’Alexandrie) .  Tout comme le calendrier actuel, il est divisé en 12 mois et 365 jours [une journée supplémentaire étant ajoutée tous les quatre ans (année bissextile)] .  La différence entre l’ancien calendrier romain et le nouveau, c’est que le calendrier républicain n’a que 355 jours et qu’il est nécessaire de recourir à un mois intercalaire (supplémentaire ; Un mois intercalaire (mensis intercalis)  de 27 jours était intercalé tous les deux ans .  Cette intercalation avait lieu alternativement après le 23 ou le 24 février ; il se substituait aux quatre ou cinq derniers jours de février .  Du point de vue des fêtes civiles et religieuses, les cinq derniers jours de février devenaient les cinq derniers jours du mois intercalaire .  Celui-ci était appelé Mercedonius, parce que les mercenaires recevaient leurs salaires (en latin : merces) à ce moment-là. ) . 

Le calendrier républicain avant la réforme julienne
I Martius mars 31 jours
II Aprilis avril 29 jours
III Maius mai 31 jours
IV Iunius juin 29 jours
V Quintilis quintile 31 jours
VI Sextilis sextile 29 jours
VII September septembre 29 jours
VIII October octobre 31 jours
IX November novembre 29 jours
X December décembre 29 jours
XI Ianuarius janvier 29 jours
XII Februarius février 28 jours
  TOTAL 355 jours

Le premier jour de l’année, fixé au 1er mars, mois très important à Rome, car aux ides de mars (correspondant au 15 mars dans le calendrier romain) on élisait les consuls ; maintenant l’élection des consuls aura lieu au début de l’année qui est fixée au 1er janvier (date des nouvelles élections des Consuls de Rome) .

Les mois du calendrier julien et leur longueur
Ianuarius 31 jours
Februarius 29 jours
Martius 31 jours
Aprilis 30 jours
Maius 31 jours
Junius 30 jours
Quintilis 31 jours
Sextilis 30 jours
September 31 jours
October 30 jours
November 31 jours
December 30 jours
TOTAL 365 jours

Mars (dieu de la guerre) était également le moment où l’on réengageait la soldatesque [le citoyen-soldat qui allait de nouveau avoir une solde s’il était  trop longtemps éloigné de son domicile et ne pouvait pas faire ses récoltes (dès la fin du Vème siècle av JC le soldat perçoit une solde (trois « as » par jour pour le soldat et le double pour le centurion) .  Mais une partie de la nourriture lui est retenue sur sa solde.) .  Cependant, après la Réforme Marianique (- 107 avant J.C), l’armée devient une armée de professionnels .  Les soldats recrutés reçoivent un salaire, et n’exercent plus que ce métier : ils sont soldats à part entière et l’équipement leur est fourni .  Désormais tout le monde peut entrer dans l’armée romaine sur la base du volontariat, même si certains peuples ont des vocations spécifiques (Italiens pour les cohortes, Germains pour certaines troupes de cavalerie …) .  Les soldats sont payés le jour de leur libération soit en argent (la plupart du temps), soit en dotation de terrains.] mais Mars correspondait aussi à la nouvelle sève avec l’arrivée du printemps (une nouvelle année de production démarre, car c’est le moment où commencent les travaux des champs ainsi que la reprise de la guerre. )  . 

Maintenant c’est Janus,  dieu des commencements et des fins, qui va présider à l’ouverture de l’année et à la saison de la guerre (les portes de son temple étaient fermées quand Rome était en paix) .  Il est figuré avec un double visage, l’un regardant vers l’arrière et le passé, l’autre tourné vers l’avant et le futur, ce qui montre bien son rôle de passeur d’un état à un autre .


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.La double tête de Janus au Musée du Vatican

Cependant l’ancien calendrier républicain (par rapport à la nouvelle répartition du calendrier julien) a laissé des traces dans notre vocabulaire encore aujourd’hui : nos derniers mois de l’année actuels s’appellent ainsi octobre (de « octo », le huitième), novembre (de « novo » le neuvième) et décembre (de « decem » le dixième) alors qu’ils sont désormais les dixième, onzième et douzième mois de l’année .

Après la chute de l’empire Romain, la tradition perdure peu et l’habitude aidant, on revient vite au calendrier lunaire dans beaucoup de campagnes, car il semble plus adapté aux semailles et aux moissons .

Pourtant plusieurs tentatives de réformes eurent lieu : en 532, le Pape Libère, essayera d’imposer le 1er janvier comme date de la nouvelle année (sans grand succès), après avoir fixé, une fois pour toute, la date de la fête de la naissance du Christ au 25 décembre .

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En France, le dimanche de Pâques, date de la résurrection du Christ (fixée en 325 par le Concile de Nicée),  marque le plus souvent la nouvelle année . 

Les cadeaux du nouvel an s’échangeaient ainsi au début d’avril, et la tradition du «poisson d’avril» reste encore habituelle à notre époque .
Cette plaisanterie d’avril tire son origine du Carême [les 40 jours précédant Pâques  (qui peut tomber à 35 dates différentes du 22 mars au 25 avril)], où les chrétiens sont tenus de faire pénitence (pénitence entamée le mercredi des Cendres, pendant laquelle il est interdit de consommer de la viande et des oeufs) et donc dans l’obligation de manger du poisson (quoi d’autre?) .  Or, passé Pâques, ils ne sont plus tenus que d’en manger une fois par semaine, le vendredi ; d’où cette malice d’offrir un poisson alors que l’on est autorisé à manger autre chose !

Voilà également l’explication du « Mardi gras », juste avant les privations, on faisait la fête, on mangeait et on buvait sans retenue .  Souvent, la fête s’accompagnait d’un défilé déguisé où l’on se moquait des puissants, en se déguisant et en faisant des mimes .

En revanche, durant ces quarante jours, les poules n’arrêtaient pas de pondre ; les oeufs s’accumulaient .  Voilà le pourquoi de cet usage d’une multitude d’oeufs à chercher dans les champs à Pâques .

 

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En 1564, alors qu’il séjournait au château de Roussillon, Charles IX promulga l’Edit de Roussillon imposant le 1er janvier comme commencement de l’année civile .  Il avait constaté que, selon les différents diocèses qu’il parcourait, l’année débutait soit à Noël (comme à Lyon par exemple), soit le 25 mars (Comme à Vienne), soit le 1er mars ou encore à Pâques, ce qui provoquait d’énormes confusions dans les échanges commerciaux .  Afin d’uniformiser l’année dans tout le royaume, il ajouta un article à un édit donné à Paris en début janvier 1563 qu’il promulgua au château le 9 août 1564 (la peste étant déclarée à Lyon) .

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.l’Edit de Roussillon 1564

 Cet édit n’est entré en vigueur qu’en 1567, trois ans après avoir été promulgué .

Mais ce n’est qu’en 1582, sous l’égide du Pape Grégoire XIII, que cette pratique va s’imposer petit à petit au reste du « monde » catholique .

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Cependant pour rester dans le XII ème siècle qui vient d’être abordé, la Fête des fous (http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_des_Fous) était célébrée le jour de Noël, le jour de l’an ou de l’épiphanie (suivant les villes) .  C’était un temps de liberté lors duquel les domestiques devenaient maîtres et les maîtres les domestiques .  « La fête des fous est attestée de la fin du XIIe siècle à la fin du XVIe siècle, principalement dans les villes françaises. Elle peut être définie comme une mascarade de Nouvel An, à laquelle les ecclésiastiques participent activement. La confusion qui résulte de ce mélange entre les registres religieux et populaires de la fête a beaucoup contribué à sa mauvaise réputation.«  (par Pierre-Emmanuel GUILLERAY,  Ecole des Chartes thèse 2002) .

  Voir également  http://fr.wikipedia.org/wiki/Roman_de_Fauvel   (gravure ci-dessous) .

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.La fête des fous extrait du Roman de Fauvel XIV ème siècle

Une autre fête plus contestatrice de l’église fut célébrée dans certaines villes la veille de Noël ou au cours des secondes vêpres le 25 décembre .  C’était la Fête de l’âne .  Une jeune fille pénétrait dans une église, pendant la messe, à dos d’âne et avec un enfant dans ses bras .  Toutes les prières se terminaient alors par « hi-han! » .  L’église a fini très tardivement par interdire ces célébrations qui prenaient parfois un caractère obscène .

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A Beauvais, par exemple, le 14 janvier, un âne richement caparaçonné et monté par la plus belle jeune fille de la ville, tenant un enfant ou une grosse poupée emmaillotée, rappelait la fuite en Égypte .  Ils étaient menés, avec grande escorte, de la cathédrale à l’église Saint Étienne, où le clergé les introduisait en pompe dans le sanctuaire .  Ils y assistaient à une messe, en laquelle les réponses de l’Introït, du Kyrie, du Gloria in excelsis, du Credo, etc…, étaient remplacés par la modulation Hinhan trois fois répétée .  Après l’épître, on chantait la Prose de l’âne (*) La messe terminée, le prêtre, au lieu de dire : Ite, missa est, disait trois fois : Hinhan ; et le peuple, au lieu de Deo gratias, répondait trois fois : Hinhan .

 Cette introduction de l’âne dans les cérémonies religieuses est mentionnée dès le IXe siècle .  En certaines églises, elle constituait l’élément principal d’une fête spéciale ; en plusieurs autres, elle semble n’avoir été qu’un intermède plus ou moins compliqué de la Fête des fous .  Même diversité sur le jour de la célébration et sur le souvenir attaché à l’animal, qui figure, tantôt en nature vivante, tantôt en décor  ((*) à la fin de l’article sur  http://www.cosmovisions.com/$Ane.htm) .

Mais aujourd’hui, ces pratiques moyenâgeuses n’ont plus cours et la Fête de l’âne Morbihannais à Saint NOLFF semble beaucoup, beaucoup plus sage (http://morbihanes.zic.fr/) .

Comme l’était cette autre coutume de la carte de voeux ; car c’est au Moyen âge que la carte de vœux fit son apparition .  On envoyait alors un petit présent à sa famille en l’accompagnant d’une lettre de vœux peinte à la main .  Cette habitude avait complètement disparu au XVI ème siècle avant de revenir en force au XVIII ème siècle .

Cette introduction va nous permettre, courant 2013, d’aborder le XIIIème siècle en Bretagne, ainsi qu’à Rennes et de constater que le quartier Saint-Martin n’évoluera guère durant cette période .

En attendant cette occurrence, nous vous présentons nos …

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J.M. MARTIN pour LPSM

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La Rivalité des Comtes pour le duché n°2

Posté par LPBSM le 10 décembre 2012

La Rivalité des Comtes pour le duché n°2 chevalier-01


 

 

 

 


Bonjour,

J’ai estimé qu’un deuxième article serait plus souple pour raconter les difficultés que devait aborder une lignée de Comte devant accéder au titre de Duc .

Les divers changements qui s’opèrent dans la société bretonne au cours des X ème et XI ème siècles vont conduire à un changement radical des anciennes structures publiques aboutissant à la mises  en  place  de  sept

Comtés principaux, au XII ème siècle, dus aux différents mariages .bro-gernev-1er-comte-1008-1019

  • .Ici, déjà au Xème siècle, neufs Comtés sont bien distincts ; Bro-Waroch (au VIème siècle) ou Bro-Wened (pays des Vénètes avant) fut rattaché au duché jusqu’en 913 ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Comte_de_Vannes) .

Le Comté de Cornouaille ou Bro-Guernev (le pays de Guernev)  provient du nom du premier Comte qui se rendit maître de la Cornouaille et qui s’appelait Guernev (1008-1019) .

Le Bro-Wened (pays des Vénètes du nom de la tribu gauloise ayant la même origine que ceux qui s’établirent à Venise) se transforma en Bro-Waroch lorsque  Waroch I (500 -550) réalisa sa conquête et le transforma en royaume de Broërec (même si dans la ville de Vannes se maintiennent cependant un comte franc et un évêque gallo-romain) et règne sur la région de Benetis (ancien nom de Vannes) ; mais c’est Waroch II (577-594), son petit-fils, qui pris Vannes en 578 et qui unifiera définitivement le bas Vannetais et le haut Vannetais ; par la suite ses successeurs se définirent comme Princes ou Comtes (sauf Morvan (750?-822?) qui revendiquera  le titre de roi des bretons en narguant le roi des francs, Louis Le Débonnaire) .
Rennes devient alors vers 585 la base arrière des ducs francs Beppolène et  Ebrachaire, chargés de soumettre Waroch II .  Waroch II tentera en vain d’imposer son fils Canao II aux Rennais …
.Le gwenn ha du (le drapeau breton moderne noir et blanc), est composé de neuf bandes, noires ou blanches parce que chaque pays y est représenté .
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.Bro-Wened
Pour gérer ces grandes structures (les 7 grands Comtés principaux au XIIème siècle), va se mettre en place un système féodal où de petites seigneuries encadreront le monde marchand et le monde paysan .  Mais, retour de la médaille, le fait de confier des apanages (fiefs attribués à ceux qui étaient exclus de l’héritage  (le mot apanage vient du latin ad panem qui signifie « pour donner du pain » (panem)), va conduire à une dispersion du centre du pouvoir  .
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Carte des composantes et des pays des grands Comtés de Bretagne

Les différents ducs qui se succéderont, auront bien du mal à se faire respecter de vassaux qui, parfois, auront l’envie de prendre leur place comme le prouve l’exemple de Conan II (1040-1066) qui doit subir le soulèvement de son oncle, Eudes de Penthièvre, du Comte de Cornouaille (Alain Canhiart 1029-1058) et d’autres seigneurs de moindre envergures .
Afin de vous y reconnaître dans ces successions qui ne durent que ce que la connaissance « médicale » peut permettre (et elle a tendance à faire mourir les patients en pratiquant systématiquement la saignée avec des instruments servant à la dissection des cadavres, quand ce ne sont pas des instruments de rasage, ce qui aggrave la possibilité de défense immunitaire qui aurait été disponible autrement), voici la liste des Comtes de Rennes qui se sont succédés pour essayer de garder la prédominance ducale et l’indépendance de la Bretagne jusqu’à Anne de Bretagne (1477-1514) http://fr.wikipedia.org/wiki/Comte_de_Rennes  .
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Pour mieux vous faire comprendre les difficultés qu’il y avait de venir au monde à cette époque, alors que ceux que je vais donner en exemple semblent être les mieux lotis pour être le centre de toutes les attentions (surtout quand ce sont des héritiers mâles dignes d’assurer la succession), je vais évoquer le 21 novembre 1451, où Louis XI se rebelle à nouveau contre son père, en épousant contre le gré du roi (Charles VII), Charlotte de Savoie .  Cette princesse amènera en dot une fortune considérable, mais malgré ses nombreuses qualités, Louis la négligera au plus haut point .  Elle lui donnera tout de même 8 enfants (dont 5 survivront) et citer pour compléter l’exemple, Anne de Bretagne qui eut neuf enfants dont sept morts en bas-âge (en juillet 1492 un premier garçon (fils de Charles VIII) décéda d’une épidémie de rougeole en 1495 ; un second garçon mourut dès sa naissance en juillet 1493 ; le 8 septembre 1496, Anne accouche  d’un troisième garçon qui meurt le 2 octobre au Plessis ; de cette union naissent six enfants, tous morts en bas âge) .  Deux filles survécurent du second mariage avec Louis XII ; dont une avec une malformation identique à celle de sa mère .
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le-nouveau-ne-de-georges-de-la-tour-1645-16481
.Le Nouveau-né de Georges de La Tour (1645-1648), Musée des beaux-arts de Rennes
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Les matrones qui devaient s’occuper des nourrissons n’avaient aucune idée de ce qu’une bactérie pouvait représenter et les mouches (au mois de juillet) pullulaient passant de fientes des divers animaux jusqu’aux yeux des nourrissons sans que personne ne puisse comprendre qu’il fallait en faire la chasse (un travail épuisant) pour éviter une éventuelle contamination .  Je vous rappelle, entre autre, que le verre n’est réservé qu’aux vitraux des cathédrales et que les châteaux n’ont que des tentures masquant les fenêtres le soir, mais qu’on ouvre dans la journée et qu’on transporte ces tentures de châteaux en châteaux (voir l’article : http://lepetitsaintmartin.unblog.fr/2011/08/05/article-intermediaire-sur-lan-mil/) .  Ce n’est qu’au XIV éme siècle, en Normandie, que la première usine de « fenêtres » fabriquant du verre à vitre plat ouvre ses portes (Au début du XIVème siècle, naquit la première verrerie à vitre à Bézu-la-forêt dans l’Eure et les feuilles planes (« plats de verre ») inventées par Philippe Cacqueray) ; d’objet de luxe, le verre devient alors un produit utilitaire .    Aujourd’hui,  ceci est remis en question par certains archéologues ; voir  : http://cem.revues.org/1486. ; http://mpflimousin.free.fr/pdf/VerreJPP05.pdf. et http://www.infovitrail.com/verre/coulage-du-verre-plat.php, pour une vision plus technique .  Ce n’est qu’en 1698, au château de Saint Gobain, que Lucas de Nehou mis au point le coulage des glaces .  Ce n’est réellement qu’au XVII ème siècle qu’on voit apparaître l’abandon des meneaux en pierre pour celui des meneaux en bois (http://www.verre-histoire.org/colloques/verrefenetre/pages/p406_01_roussel.html) .

[L’usage du verre à vitre était connu des romains mais fut peu répandu dans l’architecture civile jusqu’au XVème siècle . On se prémunit du vent et des intempéries par des moyens rudimentaires : volets de bois, toiles cirées, peaux ou papiers huilés qu’il valait mieux protéger de grillages. Durant le Moyen Age, il y eut une longue stagnation du verre à vitre dans les maisons où les fenêtres dont la taille diminua n’étaient presque plus vitrées .  Au 17ème siècle, la fabrication du verre s’est faite par coulée sur une table, avec dimensions maximales des plaques : 1,5 m x 2 m . La Manufacture Royale des Glaces de miroirs a été créée en 1665 par Colbert, qui voulait que le verre soit fabriqué en France et non plus importé d’Italie, essentiellement de l’Ile de Murano près de Venise . La Manufacture s’installera en 1693 dans le village de Saint-Gobain dans l’Aisne, qui lui donnera son nom, conservé jusqu’à ce jour. Elle fabriquera en particulier en 1885 les 357 miroirs de la Galerie des Glaces du Château de Versailles .  L’utilisation du verre dans le bâtiment s’est développée aux 17 et 18ème siècles .  Au début du 20ème siècle, le verre était fabriqué par la technique du verre coulé et laminé : on tirait le verre à travers des rouleaux puis on le polissait, dimensions maximales : 3,5 m x 2,5 m .  En 1960 : le procédé FLOAT-GLASS a été inventé par PILKINGTON : le verre flotte au-dessus d’étain en fusion, dans le four de fabrication .  C’est la technique utilisée aujourd’hui . http://reveriedart.e-monsite.com/pages/techniques-et-histoire-du-verre/techniques-et-histoire-du-verre.html]


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.Verre plat du II ème IIIème siècle ap-JC, a été trouvé dans les fouilles de Stonea Grange (GB) et est exposé au british museum à Londres. Il est translucide et d’une couleur naturelle bleu vert.

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.Vitrail de la cathédrale de Chartres début du XIII ème siècle
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Une fois passé les premières affres de la contamination du nourrisson (surtout que le nourrissage au sein, se faisait avec des « servantes » qui ne pouvaient pas donner au nourrisson les éléments nécessaires à ses défenses immunitaires incluses spécifiquement dans un lait maternel très individualisé)il fallait aborder l’éducation plus axée sur les métiers d’armes et la chasse que l’enseignement de l’écriture  (Bertrand Du Guesclin (1320-1380)  ne savait ni lire, ni écrire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Du_Guesclin) et fut nommé Connétable de France (chef des armées))  .
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Les entraînements aux métiers d’armes étaient souvent source de plaies diverses entraînant des infections que les « médecins » de l’époque ne savaient guérir qu’avec les « saignées » (évoquées plus haut) et donc source de surinfection (http://www.tetue.net/spip.php?article227 et http://100associes.free.fr/Expo16/ExpoTemp16.html) .
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La saignée par le barbier

Il faut bien, réaliser qu’à cette époque l’espérance de vie était au maximum de 40 ans .  Il fallait donc se dépêcher de faire des héritiers mâles pour s’apercevoir, de temps en temps, que l’unique héritier était capable de se retourner contre son père [comme dans le cas de Charles VII et son fils Louis (qui deviendra Louis XI) qui Le 25 juin 1436, à Tours, épouse Marguerite Stuart, fille du roi Jacques Ier d’Écosse, alors âgée de onze ans, cette princesse devant décéder à l’âge de 20 ans en 1445, sans avoir donné d’héritier à son époux .  Cette union imposée par Charles VII visait à rapprocher la France de l’Écosse, son alliée traditionnelle contre l’Angleterre .  Ce mariage non voulu par Louis, qui n’a que 13 ans, l’opposera un peu plus à son père .  Cette opposition lui fera prendre la tête de la « Praguerie » (1440) à l’âge de 17 ans, aux côtés de seigneurs tels que les ducs de Bourbon et d’Alençon jugeant le Dauphin plus apte à régner que son père .  Cette révolte fut un échec et le roi « confia » à Louis le gouvernement du Dauphiné, ce qui était une façon élégante de l’éloigner de la cour et notamment de la favorite en titre Agnès Sorel que le Dauphin poursuivait de sa haine .  La trahison du dauphin s’expliquant par la répugnance de Charles VII à lui laisser un apanage ou un territoire à gouverner jusqu’à sa révolte .  Le dauphin vient à résipiscence (Reconnaissance de sa faute et résolution d’agir mieux)  à Cusset .  Charles VII fait distribuer des pensions aux seigneurs révoltés, récompense ses fidèles et confie à son fils le gouvernement du Dauphiné … ] .

Cependant, même arrivé à majorité (c.à.d. à l’âge de quinze ans) quand on est Comte de Rennes et qu’on doit devenir Duc, les Comtés de Penthièvre (apanage confié au frère d’Alain III), celui de de Porhoët (dominé par la puissante famille des Rohan), ceux de Tréguier, de Léon et de Cornouaille, se considèrent hors du domaine ducale et maîtres en leur « royaume » .  Seul, Alain III se montrera assez énergique pour s’imposer au grands (Marié en 1018 avec Berthe, fille du Comte Eudes II de Blois, il a deux enfants :

  • Conan, duc de Bretagne 1040 à 1066 sous le nom de Conan II,
  • Havoise de Bretagne, qui épousera Hoël de Cornouaille, qui succèdera à Conan II en 1066 sur le trône de Bretagne .
  • D’une concubine inconnue, Alain III laisse également un fils illégitime : Goeffroy Grenonat dit : le Moustachu, Comte de Rennes en 1066 .  Il restera Comte de Rennes jusqu’en 1084 où Alain Fergent, fils de Havoise de Bretagne et de Hoël de Cornouaille, l’assiège dans la ville de Rennes dont Goeffroy Grenonat avait fait renforcer les remparts en 1077) .

Son fils Conan II meurt le 11 décembre 1066 sans héritier .  Le duché passe donc de la maison de Rennes à celle de Cornouaille puisque sa soeur avait épousée Hoël de Cornouaille qui deviendra duc à sa mort sous le nom de Hoël II de Bretagne .

Cet article risquerait de devenir fastidieux si je devais décrire un par un les difficultés rencontrées par chacun des Comtes qui se sont succédés pour conquérir le titre ducal où après Pierre Mauclerc * (1187 – 1250) les ducs de Bretagne se comportent en vassaux fidéles des rois de France (des capétiens) .

* Son surnom de Mauclerc peut aussi faire référence à la relation conflictuelle qu’il entretint avec le haut clergé breton en général et l’évêque de Nantes en particulier .  Celui-ci ne voulait pas lui céder des terrains appartenant au clergé, qui étaient situés sous le tracé de la nouvelle enceinte de la ville .  Son surnom est attesté dès le milieu du XIII ème siècle et figure dans l’arrêt de Conflans (1341) .

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.Pierre Ier de Bretagne ou Pierre de Dreux ou Pierre Mauclerc sur un vitrail de la cathédrale de Chartres
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Cette image est symbolique du bain culturel religieux qui s’imposera à la société bretonne jusqu’au XXème siècle, aussi bien sur le plan culturel (Ceux qui sont appelés aux plus hautes fonctions sont le plus souvent des moines (c.f. Gerbert d’Aurillac) et les précepteurs de la noblesse proviennent le plus souvent de l’abbaye de Cluny) que philosophique (Saint Augustin (354 -430) qui a été également le penseur le plus lu au Moyen-Age) .
Il pourrait paraître surprenant de nos jours, si nous ne tenions pas compte de cette importante imprégnation culturelle, de voir la majorité des Ducs de Bretagne terminer leur vie soit dans les croisades, soit dans des monastères ; et ce de leur plein gré .
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Voilà, j’espère que cet article vous aura mis dans une ambiance XI ème – XII ème siècle malgré le peu d’information sur Rennes (sauf le renforcement des remparts en 1077 par Geoffroy Grenonat), tout en sachant que le duché restera, bon an mal an … (Employée au moins depuis le XVIIe siècle, cette expression se comprend aisément .  Elle a d’abord été associée à des activités répétitives sur une longue durée ; la ‘moyenne’ tient compte des bonnes et des mauvaises années qui se succèdent .  Ainsi en est-il dans un vignoble, par exemple, de la production de vin dont la qualité et le volume varient au fil des ans mais qui, bon an, mal an, restent sans grandes surprises, si les techniques n’évoluent pas, ni les surfaces cultivées .  Elle s’utilise maintenant beaucoup plus largement, même si la durée n’est plus un multiple d’années . 
Il ne faut pas oublier que ‘an’ vient du latin ‘annus’ qui désignait l’année mais aussi la récolte .  La variabilité de la qualité et du volume des récoltes dans le temps, a un très probable lien avec la naissance de l’expression)
, … rennais jusqu’en 1203 ; ce qui va nous faire aborder le XIIIème siécle .
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Ceci est mon cadeau de Noël 2012  !
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Bonne année 2013 à tous, nous entamerons nos plus de huit-cent ans d’écart dans un article suivant .
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J.M. MARTIN pour LPSM

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Bonne fêtes 2012

Posté par LPBSM le 1 décembre 2012

Bonjour,

Bonne fêtes 2012 sapin-bleu
.Joyeux Noël en français qui est devenu la langue officielle d’un royaume qui a bien faillir devenir anglais

Les articles vont continuer pour 2013, même si nos obligations et nos combats pour sauver telle ou telle entité historique sur la ville de Rennes nous accaparent presque à temps plein .

 

J.M. MARTIN pour LPSM

 

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Rivalité des Comtes pour le Duché n°1

Posté par LPBSM le 7 janvier 2012


Rivalité des Comtes pour le Duché n°1 Chevalier-300x213  Bonjour,

Je ne suis pas entièrement satisfait de mon article sur l’an mil car je ne suis pas certain de vous avoir bien fait comprendre l’étendue de la révolution culturelle, politique et sociale qui va occurrir dans tout l’Occident .

Les chiffres et le calcul vont toucher tous les secteurs de la société ; on pourra construire des ponts en arche, les cathédrales rivaliseront de hauteur (avec parfois quelques déconvenues), les monastères auront leurs mathématiciens renommés, etc … mais aussi permettre les calculs astronomiques (très importants pour la marine à voile) et ces calculs vont se heurter aux théories géocentriques très en faveur chez les pères de l’Eglise .

C’est une véritable rivalité qui peu à peu va prendre tant d’emprise que les théologiens vont se sentir menacés et conduire à faire abjurer Giordano Bruno en 1600 qui refusera d’abjurer et sera donc brûlé vif à Rome par l’inquisition ; Galilée en 1633 comprendra la leçon et abjurera . 

La boîte de Pandore était ouverte :  La Bible n’avait pas forcément raison !

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Bible de Christian de Danemark imprimée en 1500 en 300 exemplaires

Au cours des Xème et XIème siècle la transformation sociale qui fait suite au profond remaniement de la société aboutira à la mise en place de sept comtés principaux en Bretagne au XIIème siècle  .

La France n’échappe pas à ce morcellement car de vastes territoires ont été distribués aux grands seigneurs en remerciement de leurs services .
Les possessions directes du roi de France  se trouvent réduites à un petit domaine (
en bleu roy sur la carte ci-dessous (noblesse oblige)
) .

 Carte des duchés sous Hugues CAPET 987-996
Carte des Duchés et Comtés sous Hugues CAPET 987-996

Le système féodal va doucement s’imposer et petit à petit prédominer puisqu’il sécurisera les communautés aussi bien sur le plan politique qu’économique, sans doute à une échelle territoriale réduite, celle de la « Motte » (*) (dont nous reste encore aujourd’hui, à Rennes, la rue du Contour de la Motte près de la préfecture : http://www.wiki-rennes.fr/Contour_de_la_Motte, avec ses tours en bois)  ; l’investissement de la construction d’un château fort en pierre devenait un minimum pour s’engager dans la course pour le duché breton (il fallait malheureusement les multiplier pour les différentes villes qui étaient vassales au XIème siècle) ; cependant trois générations étaient souvent nécessaires avant d’en voir les réalisations achevées  .

Même si les anciennes structures mises en places par les Carolingiens semblent s’effondrer, les lois sur l’héritage persisteront et définiront vraiment la noblesse féodale . 

En 987, le roi Louis V (Carolingien) meurt d’une chute de cheval lors d’une partie de chasse .  Il n’a pas d’enfant pour lui succéder .
Une assemblée, de « Grands » d’entre les Francs, se réunit à Senlis et choisit le Duc Hugues Capet pour lui succéder .  Il sera le premier roi d’une longue dynastie capétienne et le premier roi élu  .

Pour ne pas être contesté dans l’héritage de ses terres, il est important que les vassaux respectent le contrat qui les lient au nouvel héritier .  Le vassal devait fournir un service d’ost (c.à.d. payer des gens armés), pendant quarante jours, au service de son suzerain et en retour ce dernier lui concédait une terre de son héritage à gérer .

Sans vouloir faire d’anachronisme, le système est le même à notre siècle que le statut de propriétaire et de locataire ; sauf qu’il fallait venir assiéger le où les châteaux du « locataire-vassal » pour pouvoir récupérer ses terres (pas d’huissiers ou d’assistance de forces de l’ordre pour les expropriations) avec le coût en temps, en argent et en incertitude du résultat .

Le meilleur exemple est celui de Louis VII de France, né en 1120 et mort en 1180, qui épousera  Aliénor D’Aquitaine, la jeune héritière du duché d’Aquitaine .  Mais qui divorcera en 1152, à cause de l’infidélité ostentatoire de cette dernière .  Elle épousera aussitôt  Henri Plantagenêt, comte d’Anjou qui devient bientôt roi d’Angleterre par héritage .  Ce dernier, à l’avènement de  Philippe II  Auguste en 1180, dominera  ainsi un tiers du royaume de France .

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Carte du rotaume de France en 1180 et du royaume d’Angleterre

Comme on peut le voir sur la carte précédente, la Bretagne sera soumise à des suzerainetés variables au cours du XII ème et XIII ème siècle .

Un dernier détail mais qui est d’importance pour la suite :

L’histoire des noms de famille

« Les noms de famille ne sont apparus qu’à partir des XIe et XIIe siècles.

Jusqu’alors, nos ancêtres n’avaient que des noms de baptêmes (Jean, Guillaume, Martin…).

Mais cette époque fut une grande période de paix et donc de croissance économique et connut par voie de conséquence un formidable « boom » démographique, qui fit qu’au sein de chaque paroisse et de chaque seigneurie, on se trouva confronté à de fréquentes homonymies, empêchant d’identifier facilement les habitants.

Spontanément, on prit donc l’habitude d’ajouter au nom de baptême un « sobrenom » ou surnom, qui peu à peu se fixa et se transmit héréditairement aux descendants de celui qui l’avait reçu. »   …

Ceci est tiré du blog de Jean-Louis BEAUCARNOT : http://www.beaucarnot-genealogie.com/contenu/noms-de-famille/accueil-noms-de-famille/1-lhistoire-des-noms-de-famille/ où vous pourrez retrouver tout ce qui vous intéresse concernant vos propres noms de famille .

Cette problèmatique sera la même pour les noms attribués aux différents souverains, ducs, comtes et des différents bâtards .

Par exemple, si je vous parle d’Henri II, vous ignorez totalement de qui je parle ; si je rajoute Henri II « dit court manteau », cela vous permettra de déduire qu’il s’agit du Comte d’Anjou qui sera roi d’Angleterre de 1153 à 1189 .  Cela vous évitera de croire qu’il s’agit d’Henri II de France, deuxième fils de François premier, qui vécut de 1519 à 1559 de la branche des Valois (branche cadette de la dynastie capétienne) et du rameau d’Orléans-Angoulême (vous vous souvenez celui qui s’est pris un éclat de lance de joute à l’oeil, à 40 ans (à l’oeil ne voulant pas dire gacieusement … quoi que … ?)) .

Vous voyez ô combien cette information va nous être utile pour la suite .

Lire la suite… »

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Joyeuses fêtes

Posté par LPBSM le 18 décembre 2011

Bonjour,

 

Joyeuses fêtes No%C3%ABl-2011

 

L’évocation de la ville de Rennes est suggérée, discrètement, par une petite allégorie animalière que tout le monde pourra apprécier à son juste titre .

Nous remercions en particulier Isabelle, dite Mona, pour nous avoir fourni la diffusion de cette image sur son blog .

 

Nous vous souhaitons de bonnes fêtes à toutes et à tous .

 

J.M. MARTIN pour LPSM

 

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Article intermédiaire sur l’an Mil

Posté par LPBSM le 5 août 2011

Bonjour,

J’ai longtemps hésité à ne faire qu’un article sur la « Rivalité des comtes pour le Duché » de Bretagne pour expliquer l’évolution de la ville de Rennes du Xème au XIème siècle ; mais comment expliquer les profondes transformations qui vont advenir en l’an 1000 sans évoquer l’influence que Gerbert d’Aurillac (qui deviendra le pape Sylvestre II) aura sur son siècle et ceci jusqu’au XIIIème siècle … ?

Toute la culture de la société franque, et donc celle de ses vassaux,  sera profondément transformée par la culture d’Al-Andalus (les Omeyyades « réfugiés » (il serait sans doute plus juste de dire les « envahisseurs ») en Espagne après le massacre de leur famille par les Abbassides) qui influencera les monastères de Catalogne par la reconnaissance de l’excellence intellectuelle que représente la cour de Cordoue ; le comte Borrell II de Barcelone permettra à Gerbert d’Aurillac de venir dans ses universités de l’époque (autrement dit ses monastères qui sont les seuls endroits où l’on forme les lettrés, à cette époque) et d’en traduire en latin les multiples ouvrages de la cour de Cordoue (al-gèbre et astronomie) .

Article intermédiaire sur l'an Mil Al-Andalus-sous-le-r%C3%A8gne-dAbn-el-Rhaman1

Le Califat  Omeyade ou Umayyades de Cordoue sous le règne d’Abd al-Rahman  de 929 à 1031 .

 

J’en profite pour faire une petite incidente sur les nombreuses auberges de l’époque « Au Lion d’or » (qu’on retrouve partout encore dans la France d’aujourd’hui) parce que, bien que cela soit écrit, le pictogramme du Lion doré permettait aux nombreux illettrés de savoir que l’auberge fournissait des lits (« Au lit on dort ») et que l’on ne coucherait pas juste au-dessus des chevaux à la place du foin déjà consommé qui faisait une trouée dans le grenier (là où l’on stockait le fourrage et le grain) .

Au-Lion-dor2

Si vous désirez savoir où ce lieux de charme se trouve cliquez

Puisque nous en sommes aux auberges et au mobilier qui les compose, sachez que nos « armoires » viennent du meuble où l’on rangeait les armes ; que le bahut vient du terme de « bas huttier » qui permettait de faire une marche au lit-clos (pour la Bretagne) afin d’y pourvoir grimper car l’humidité de la terre battue imposait qu’on s’éloigne le plus possible du sol, et que ce meuble était réservé au rangement des vêtements de chasse .   Parfois, cela n’était qu’un coffre qui permettait aux habitants de transporter rapidement dans la « basse-cour » du château les biens que l’on voulait préserver quand le tocsin sonnait, donnant l’information qu’une troupe de brigands (malandrains au XIV ème siècle) arrivait .

La vitre n’existait pas et au mieux on avait du papier huilé aux fenêtres ; donc il faisait sombre à l’intérieur et la chandelle était chère (les meilleures chandelles venaient de BOUGIE, en Afrique du nord) d’où, au XVIème siècle, cette expression de « brûler la bougie par les deux bouts » signifiant gaspiller .

La cheminée était située au milieu de la maison pour diffuser sa chaleur à tout le bâtiment (surtout avec des toits en chaume) ; dans les villages le moindre brandon enflammant l’une des maison se communiquait rapidement à toutes les autres .  L’âtre était donc particulièrement surveillé .  L’âtre servait également d’éclairage pour les veillées .

Dans ces auberges du « Lion d’or« , on se mettait en « chainse de nuit » (chemise de nuit aujourd’hui) après avoir pris un bain réparateur dans un « tub » (baquet en vieux françois) ) .

J’insiste sur l’influence de la langue anglaise, à cette époque, qui est plus que nécessaire pour les échanges commerciaux avec la Normandie et l’Aquitaine :

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Le Royaume de Francie au temps des derniers Carolingiens d’après « L’Héritage des Charles » de L. THEIS, Seuil, Paris, 1990, p.168 .

Le parcours de Gerbert d’Aurillac est tout à fait singulier à cette époque car celui qui était pauvre et qui était accepté au monastère (donc à l’université) devait payer cet honneur en acceptant de faire les tâches quotidiennes que les fils de la noblesse ne faisaient pas .  Il était donc très difficile de sortir d’un monastère .

Si le Comte BORRELL II  le sort de son monastère d’Aurillac, sa rencontre avec le pape Jean XIII sera le déclic qui lui permettra d’accéder au poste de précepteur du futur empereur Othon II du Saint Empire Romain Germanique .

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Il enseignera également à l’archevêché de Reims au fils d’Hugues Capet (futur roi de Francie et alors comte de Paris) Robert et, après avoir été le précepteur d’Othon II, il sera l’écolâtre de son fils Othon III .

Gerbert introduira la musique et le chant dans les églises, ce qui fut jugé comme profane à l’époque, car il y voyait un rapport avec les mathématiques ; cela était cependant pratiqué couramment dans les monastères . 

Il adoptera et fera adopter la numérotation arabe pour le calcul, plus pratique que la numérotation romaine, sans toutefois aborder la notion de « zéro » (trop risqué de définir le vide) dans une époque où Dieu est omnipotent et omniprésent ; ce qu’attestent les nombreuses constructions d’églises . 

A peu près la moitié d’entre elles seront dédiées à Myriam de Magdala (Marie-Madeleine) qui semble être reconnue à l’époque comme l’épouse du Christ, donc de sa filiation . 

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Ici la répartition des églises dédiées à Marie-Madeleine au XII éme siècle

Certains rois Mérovingiens justifieront leur titre en alléguant leur lignée christique ; d’où la forte croyance en une descendance christique à cette époque (voir l’article de Wikipédia sur le « Mund » et la sacralisation du pouvoir royal au détriment du contrôle sacerdotal qui usurpe littéralement cette fonction : http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rovingiens#Une_royaut.C3.A9_guerri.C3.A8re_et_sacr.C3.A9e)  .  

Plusieurs papes et rois (en particulier Louis XI qui fera don d’une luxueuse chasse aux gardiens de la grotte) feront pèlerinage à la Sainte Baume où elle serait morte en ermite (est-ce un hasard si le chemin qui y monte s’appelle le chemin des rois ?) .

Les  dominicains, qui en ont toujours la charge aujourd’hui, ont toujours beaucoup de mal à aborder les écrits de Jacques de Voragine (La légende dorée) racontant la vie de nombreux saints, sans en transformer certains passages (Jacques de Voragine, évêque de Gênes appelle Marie-Madeleine : « la francese » (la française)) .

La transformation imposée par le Vatican du nom de Marie-Madeleine en Marie, reste toujours à ce jour un problème sulfureux  car toute la société y compris la royauté est basée sur la notion d’héritage .

Il est également difficile de passer sous silence le culte particulier que vouaient les Cathares (venant du grec et signifiant « pur » qui étaient, à l’époque, nommés Bogomiles ou Albigeois) à Marie-MadeleineLes deux liens suivants sur le sujet vous montre qu’encore, à nos jours, il y a des façons différentes d’aborder le sujet :

Le pape Innocent III (1198-1216), après l’échec retentissant du lancement de la quatrième croisade en 1199 qui aboutira au pillage de Constantinople et au massacre de nombreux byzantins en 1204 par les croisés et les vénitiens, prépara la cinquième croisade dès 1212 (Cette quatrième croisade avait  laissé encore des traces non cicatrisées jusqu’en 2004 quand Bartholomée Ier, patriarche de Constantinople, ayant été reçu au Vatican par Jean-Paul II, ce dernier lui aurait alors demandé : « Comment pouvons-nous, partager après huit siècles, la douleur et le dégoût ».  Cela a été considéré comme une excuse à l’Eglise orthodoxe grecque du terrible massacre perpétré par les guerriers de la quatrième croisade …  Cette croisade aboutira à la création d’un l’Empire Latin de Constantinople qui durera jusqu’en 1261 .  Deux chefs francs convoiteront le titre impérial :  Boniface de Montferrat et Baudoin IX de Flandre .  Préféré à Boniface de Montferrat, Baudouin de Flandre sera élu empereur sous le nom de Baudouin Ier, le 16 mai 1204 . )

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.L’empire Latin Byzantin en 1230


L’autre objectif de ce pape politicien fut de faire taire l’hérésie qui menaçait directement la reconnaissance du chef de « l’Ecclésia » par une reconnaissance héréditaire d’une descendance qui ne devait plus être incarnée à cette époque ou qui n’en a guère laissé de traces écrites .

Il lancera donc, après avoir confié les négociations aux Cisterciens de 1207 à 1208, le prêche de la croisade contre les Albigeois en 1209 .  Pour ce faire, il inventa  la notion « d’exposition en proie » où l’église n’avait pas à utiliser le droit séculier mais offrait, à ceux qui parviendraient à conquérir les châteaux cathares réputés imprenables, tous leurs biens et terres passant par dessus la suzeraineté royale .

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Simon de Monfort IV, comte de Monfort l’Amaury, sera celui qui arrivera à fédérer une armée pour prendre Bézier puis Carcasonne puis les autres villes les unes après les autres (Albi, Castelnaudary, Termes, etc … jusqu’à Toulouse où il trouve une mort peu glorieuse le 25 juin 1218...) .

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Ce buste de Simon de Montfort a été réalisé par Jean-Jacques Feuchère (1807-1852) d’après l’idée que la royauté se faisait d’un de ses alliés .

Quand les croisés prenaient une ville,  ils allumaient de grands bûchers où, nous disent certaines chroniques, le cathares se précipitaient en chantant .   Il est clair que « l’hérésie » cathare prônant la non violence, il lui était difficile de lutter contre des croisés entraînés à la guerre et dont c’était très souvent la seule activité .

 

 

Voilà, j’ai essayé de vous mettre dans l’ambiance d’un moyen âge où les hivers seront moins rudes et où la démographie augmentera de façon significative en Europe du nord et par voie de conséquence de récoltes abondantes .

Nous allons revenir à Rennes dans l’article suivant et nous verrons que les raids Vikings auront laissé leurs traces sur l’effort des habitants pour créer des « mottes » ou des châteaux fortifiés afin de se mettre rapidement à l’abri des bandes de pillards .

[ Les « mottes » sont des villages médiévaux juchés sur des tertres et entourés d’une enceinte de pieux en bois (au début) avec des tours de surveillances (au nombre variable) qui apprendront bien vite qu’avec les nouvelles techniques, qui utilisent de la poix, même du bois vert peut devenir inflammable ; les nombreux villages médiévaux perchés sur une colline (butte naturelle) mais qui seront pillés très régulièrement (« Au Xe siècle, les châteaux forts prolifèrent, parfois au mépris de toute légalité, leurs propriétaires exerçant protection et domination sur les territoires alentours.  Dans ces temps incertains d’invasions et de guerres privées continuelles, les habitants viennent se regrouper à proximité du château ce qui légitime le châtelain et l’exercice du ban seigneurial .  Celui-ci peut imposer taxes, péages, corvées, banalités (usage imposé d’équipements seigneuriaux à titre onéreux : fours, moulins…) levées par ses sergents .  En échange, les vivres stockés au château pourvoient à la survie des manants (vient du latin « résider ») réfugiés entre ses murs en cas de pillage . »  Extrait de Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paix_de_Dieu) .

Aujourd’hui de nombreux villages ou localités portent encore la trace de ces origines médiévales :  La Motte (village du Var),  La Motte Chalancon  village en Drôme Provençale,  la Motte-Servolex en Savoie, La Motte d´Aigues est un village fortifié, fondé au XI ème siècle condamné par l´arrêt de Mérindol en tant que village vaudois, Quiéry-la-Motte (sous Lille),  Lamotte-Beuvron (Sologne),  Domaine de la Motte dans les Ardennes, …

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La Motte Chalencon – village en Drôme Provençale

… et parfois encore plus explicite :   Le château de la motte (Liesses), Château de la Motte à Usseau (Vienne), le Château de la Motte Fénelon (Cambrai),  Château de La Motte-Tilly (Provins),  etc …

Les Mottes qui entouraient les habitations seront vite remplacées par des unités de plus petites surfaces mais édifiées en pierre où l’on pourra se réfugier le temps du pillage ] .

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http://www.chateau-de-la-motte.net/

La multiplication de ces places fortes posera des problèmes par la suite à l’unification du royaume, mais cela est une autre histoire .

J.M. MARTIN pour LPSM 

P.S. :  Vous pouvez consulter le site Archéologie et patrimoine sur le costume moyen-âgeux.

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2011 …

Posté par LPBSM le 5 janvier 2011

2011 ... moyen-age-02   Bonjour,    moyen-age-01

Nos articles vont reprendre ; nous aborderons le XI ème et le XII ème siècles peut-être au cours du mois d’août .

En attendant  cette occurrence, nous vous communiquons l’url du blog  (http://archeoetpatrimoine.pagesperso-orange.fr/dossier.htmhistoire de vous mettre dans l’ambiance par l’abord du costume et de vous familiariser à son vocabulaire .

Pour que l’histoire continue …

LPSM

 

 

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L’Ere des Vikings n°2

Posté par LPBSM le 8 décembre 2010

L'Ere des Vikings n°2 drakkaraumuse1-207x300  (*) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonjour,

 

Dans l’ère des Vikings n°1, nous avons abordé une des motivations de raids incessants menés par ces hommes du nord (on appelait les danois, normands ou « nort(h)manni », sous Charlemagne) en faisant un retour en arrière sur le plan historique puisque nous en étions restés en 875 dans l’article « l’Apogée du royaume Breton » .

Arrivé au pouvoir par le crime (le meurtre d’Erispoë), Salomon de Bretagne périt par le crime le 28 juin 874, les yeux crevés par des francs qui avaient été informé du refuge monacal où il se trouvait par son gendre Pascweten, Gurwant et Wigon (fils de Rivelin et neveu de Salomon) ; histoire que l’on peut lire dans les Annales de Saint-Bertin

L’énucléation de Salomon, qui mit toute la nuit et le lendemain matin à agoniser, alors qu’il était réfugié depuis deux ans dans un monastère, révoltera les Bretons qui firent de lui un saint (La Martyre (Finistère), Piriac (Ille-et-Vilaine), etc ...) .

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En 875, Pascweten (comte de Vannes) faisant alliance avec des Vikings, marcha sur son rival Gurwant (comte de Rennes) .  Rennes, toujours sur ses 9 hectares de fortification, résista si bien que Pascweten, malgré une importante supériorité numérique, s’enfuit et les Vikings, après s’être barricadés dans l’abbaye de Saint-Melaine, s’enfuirent à leur tour pour ravager l’Avranchin, moins bien défendu .

En 876, Gurwant tomba malade et Pacsweten prévenu tenta une nouvelle attaque .   Rennes fut de nouveau assiéger mais résista .  Gurwant mourut quelques jours plus tard et fut remplacé par son fils putatif Judicaël .

Quant à Pascweten, il fut empoisonné et remplacé par son frère, Alain dit Le grand .

Le désir de chaque successeur de devenir le seul grand roi « Salomon » de la Bretagne, entretiendra assez longtemps la division de l’ancien royaume breton et sa fragilité vis-à-vis des nouveaux envahisseurs .

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Carte des diverses invasions Vikings

Chez les Francs, Charles le Chauve mourut en 877 et son fils Louis II le Bègue lui succéda mais mourut deux ans plus tard .

Les deux fils de Louis II le Bègue, Louis III et Carloman, se partagèrent le royaume qui continuait, lui aussi, à se morceler Louis III mourut accidentellement en 882 et Carloman fit de même en 884 .

Les grands de Neustrie confièrent le trône à Charles le Gros (fils de Louis le Germanique) déjà roi de Germanie et d’Italie qui réunifiera très provisoirement l’empire franc, par la spoliation, le meurtre et la traîtrise, en se faisant couronné empereur par le pape en 881 .

En février 887, Charles le Gros, obèse et épileptique subit une trépanation pour soulager ses souffrances .  Il est déposé par les grands de Francie Orientale en novembre 887 .   Il meurt sans héritier légitime le 13 janvier 888 .

Les grands de Francie occidentale vont élire Charles III le simple (fils légitime de Louis II le Bègue)  le 3 janvier 898, après la mort du comte Eudes (défenseur de Paris contre les normands, hiver 885-886) et qui assurera une sorte de régence pendant la minorité de Charles III le simple .

Un conseil régalien d’aristocrates d’origine lotharingienne va se mettre doucement en place et déposera le roi légitime Charles III le simple pour mettre à sa place Robert Ier, un roi élu .  La bataille de Soissons en  juin 923 (*) verra deux rois francs s’affronter, l’alliance de Rollon (1er roi Normand) avec Charles III et la victoire du clan de Robert Ier même si ce dernier y trouve la mort (Ses deux gendres Herbert et Raoul étant venus à son secours) .

(*) Ne pas confondre avec la bataille de Soissons de 978, dite « petite bataille de Soissons » par dérision .

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Comment des royaumes qui n’arrêtaient pas de s’affronter, aussi bien francs que bretons, pouvaient-ils faire face à une menace extérieure aussi rapide dans ses déplacements que l’était les armées vikings grâce à leurs esnèques .

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Mais le pire est que pour se faire la guerre entre eux, francs et bretons ne purent risquer de s’affaiblir en attaquant les bases fortifiées que les Vikings installeront afin d’être plus efficace dans leurs pillages (ils prendront Nantes plusieurs fois et la reperdront tout autant) .

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Carte extraite du livre de Joël CORNETTE, « Histoire de la Bretagne et des Bretons, Ed. du Seuil, Tome I, p.221 .

Pourtant en 890, faisant taire leurs dissensions, les comtes bretons Judicaël de Rennes et Alain de Vannes attaquèrent les troupe du roi viking Hàsteinn sur le Blavet .  Judicaël n’attendit pas Alain et mourut en poursuivant les fuyards .   Ses soldats se dispersèrent et les Vikings se regroupèrent .  Alain 1er remporta sur eux une écrasant victoire à Questembert qui lui valut le surnom d’Alain le Grand .

Pour donner une idée des forces en présence, Hàsteinn débarque en automne 891  en Angleterre à la tête de 80 navires .

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En 896, cinq bateaux remontèrent la Seine .  250 hommes étaient à leur bord selon les Annales de Saint-Vaast .  Cela vous donne une petite idée de l’armada que représente 80 esnèques . 

L’évolution de ces fabuleux navires représentera un facteur certain d’expansion territoriale de ces hommes du nord ; mais sur le plan sociologique le respect du droit d’aînesse scandinave conduira à la recherche d’autres territoires pour que les autres descendants puissent y trouver leur compte .

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Après avoir colonisés une partie de l’Angleterre, ils établirent des comptoirs puis des châteaux fortifiés en Bretagne ;  en 911 le Viking Rollon obtint la reconnaissance d’un duché en Normandie par Charles le Simple .  A partir de cette base, les successeurs vont conquérir la Sicile, La Calabre et l’Apulie, jusqu’au petit royaume d’Antioche qui ne sera pas tenu longtemps .

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Sur le plan conceptuel les Francs, les Bretons et les Vikings auront les mêmes problèmes pour traiter le droit d’aînesse et surtout pour le faire respecter, en sachant que de nombreux bâtards, plus performants sur le plan militaire que l’héritier légitime, se voyaient systématiquement spoliés de leur héritage testamentaire .

Le même système  traité de façon différente (radicale chez les Vikings et plus ou moins complaisante chez les Francs et les Bretons) aboutira, au cours des siècles qui suivront, à une ère féodale avec la partition des empires en petits fiefs aboutissant à un morcellement de plus en plus invivable pour toute la société (seigneurs et serfs compris ; certains châteaux ne pouvant entretenir que cinq soldats pour toute défense) .

Rennes réussit si bien à résister que le comte de Rennes, Conan  1er de Bretagne dit le Tort, se promut Comte de Bretagne le 16 août 979 .  Les Comtes de Nantes s’y opposèrent par les armes .  Conan périt au cours de la bataille de Conquereuil le 27 juin 992  ; son fils Geoffroy 1er reprit aussitôt l’héritage paternel .

On peut estimer qu’après la reprise du camp de Péran en 936 (c.f. carte en grisé, ci-dessus, extraite du Livre de Joël Cornette) par Alain II dit Barbetorte, l’occupation Viking va décliner pour devenir définitive, en 939 sur la Bretagne, à la célèbre bataille de Trans  .

Le XIIème siècle arrive avec ses péripéties ; mais cela est une autre histoire …

à suivre …


J.M. MARTIN pour LPSM

(*) L’Esnèque d’Oseberg (Au Musée des Navires Vikings d’Oslo – Norvège) : navire de guerre ou long bateau : langskip ; elle a une vingtaine de bancs de nage, utilise 40 rameurs et peut embarquer de 60 à 90 hommes .

Pour le transport de marchandises, voire de butins importants, le knörr était utilisé par les Vikings .

Les illustrations :

n°3 et n°4  proviennent du site http://www.jean-francois.mangin.pagesperso-orange.fr/carolingiens/caro 6.htm

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