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Petite histoire du Quartier St Martin
Bonjour,
Si vous n’avez pas eu le temps de lire l’onglet « Comment ça Marche » , voici le minimum de consignes pour les non-initiés (*) :
Vous pouvez cliquer sur les mots en bleu-vert pour obtenir l’explication d’un mot qui vous pose problème, ainsi que sur toutes les petites images ou cartes à l’intérieur du texte pour les agrandir dans une nouvelle fenêtre . Quand vous aurez l’image agrandie, il vous suffira de cliquer sur la petite flèche entourée de vert ou de rouge (pour les daltoniens) tout en haut sur la gauche sur la ligne de http:// lepetitsaintmartin… pour revenir au texte initial .
Les différents articles sont accessibles soit en haut sous la dénomination « ARTICLES », soit sur le côté droit sous la désignation « Articles Récents » toujours en cliquant dessus .
(*) Désolé pour les féministes mais les nonnes-initiées pouvaient porter à confusion …
En préambule, voici une cartes des tribus gauloises au Ier siècle avant J.C. :
carte extraite de l’excellent ouvrage de Joël Cornette, Histoire de la Bretagne et des Bretons, Tome I, Ed. Seuil, 2005 .
Nous allons essayer de faire un récapitulatif succinct sur l’histoire de la ville de Rennes et plus spécifiquement de celle du quartier Saint Martin .
S’il vous suffit de savoir que Condate est une ville gallo-romaine construite de toute pièce du « moins » I er siècle au « plus » I er siècle (c’est-à-dire avant J.C. et après J.C., dans notre culture) capitale des Redons, vous pourrez passer la discussion sur la toponymie du lieu jusqu’à ce que vous rencontriez une autre image de pilums couchés entourée par deux boucliers de légionnaires romains .
Attention, la lecture sur la justification du nom de la ville de Rennes en Condate est un peu ardue, mais quel début n’est pas difficile ?
Le nom de Condate (ancien nom de Rennes sur la carte de Peutinger) pose d’emblée un problème .
Pour divers historiens dont Louis PAPE (Histoire de Rennes Ed. Privat p. 27-64), Condate est déjà une ville capitale des Redones (ou des Redons en français) et il se demande si c’était un oppidum . Michel de MAUNY affirme dans « L’ancien Comté de Rennes ou pays de Rennes » (Editions Roudil 1974) que cette bourgade était fortifiée .
Des fouilles faites en 1993 à Beaurade ne montrent qu’une ferme gauloise protégée, certes, mais comme il en existait beaucoup dans le territoire occupé par les Riedones ou les Redons .
L’oralité étant prédominante dans les populations gauloises vous trouverez plusieurs orthographes pour un même nom ; ainsi Riedones, Redones, Rediones ou Redons sont le nom du même peuple ; Curiosolites ou Coriosolites sont identiques .
S’il y a véritablement eu un oppidum, les restes n’ont pas pu en êtres mis au jour, à ce jour . Le bois est putrescible ainsi que le torchis ; les grosses pierres basiques ont dues être réemployées dans les diverses constructions suivantes (des fouilles récentes de l’INRAP (début 2013-2014) sur la place Saint-Anne et le Contours Saint-Aubin risquent peut-être d’apporter des précisions sur la période troublée du IIIème siècle ; mais la phase d’analyse des différents laboratoires, nous en dira probablement plus) .
Ici une reconstitution de « la porte à Rebout » de l’oppidum de la capitale des Eduens Bibracte (Eduens=Haedui en latin) . Après l’alliance difficile des chefs éduens avec Vercingétorix (arverne), les romains créeront de toute pièce une nouvelle capitale éduenne à Autun (Augustodunum) * ; ** .
* (Ne pas confondre avec Augustonemetum – Clermont-Ferrand, nouvelle capitale, à la romaine, des Arvernes qui ont été parfois alliés mais beaucoup plus souvent rivaux des Eduens .)
** Augustodurum (Bayeux) capitale des Bajocasses, construite au I er siècle, s’entourera de remparts au III ème siècle pour se protéger des invasions comme l’a fait Condate .
Le terme « Condate », romanisation du gaulois « Conda » (composé de « con »= « avec » et de « da »= « eau-couler ») qui désignait l’emplacement d’un confluent, demande dans les deux langues une désinence .
Il y avait beaucoup de Condate sur le territoire des Gaules tels Condate Andecavii ou Iuliomagnus (Angers), Condate = Condé-sur-Iton et Condate = Montereau, Condatomagnus = Millau, par exemples .
La désignation du seul et unique « Condate« , sans Riedones, provient de la Table de Peutinger ou Table Théodosienne ou Carte des étapes de Castorius (*) qui est une copie réalisée au XIII ème siècle (elle fut découverte en 1494 dans une bibliothèque de Wörms par Conrad Celtes) d’une représentation (peut-être d’une fresque à Rome datant du IIème siècle) où figuraient les routes et villes de l’Empire Romain .
(*) Ne pas confondre avec Castorius évêque d’Apt (approximativement 350 et 421 ou plus?) .
Cette carte est aujourd’hui conservée à la bibliothèque nationale de Vienne en Autriche et mesure 6,82 m de long sur 34 cm de large .
Plusieurs hypothèses se posent :
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Ou les copistes n’avaient pas assez de place pour écrire « Condate Riedonum » sur la carte, ce que l’on peut comprendre vu l’étroitesse du parchemin .
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Ou « Condate » ne représentait pas seulement le confluent des voies fluviales mais également le meilleur réseau des voies terrestres en étoile partant de la Civitas Riedonum, voire un carrefour très important où la confluence des marchandises avait lieu (*) .
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Ou le terme « Riedones » commençait à poser problème, car nous allons voir que la soit-disant « Pax romana » ne s’est pas passée sans révoltes de la part des Celtes ; certains chefs Redons se joindront à l’armée de secours pour délivrer Vercingétorix dans Alésia . Ceux qui étaient pro-romains, et en charge de la Cité, auraient voulus alors être plus romains que les romains en effaçant ce passé rebelle ?
Ou peut-être les trois à la fois ?
(*) la carte de Yann Loth (ci dessus) est limpide à cet égard
La période bénie du II ème siècle jusqu’au milieu du III ème siècle, où Rennes s’étendit sur 90 ha., voit la ville prospérer sur le plan commercial, modifier son plan du cardo et du decumanus et passer du torchis à la pierre sur beaucoup de villas avant de réduire sa surface à 9 ha. et de s’entourer de murs après les invasions qui se sont succédées dans la seconde moitié du III ème sciècle .
. extension du IIème au IIIème siècle et véritable aménagement de la cité sous l’empereur Auguste de -64 à 14 .
Réduction de l’espace à 9 ha. deuxième moitié du III ème siècle lorsque la ville s’entoure des premiers remparts de 284 à 306 .
Suivant les siècles Rennes connut plusieurs appellations : celui de Civitas Riedonum, dès 135 attesté par trois stèles trouvées sous le quai Dugay-Trouin en 1868 et 1968 maintenant exposées au musée de Bretagne situé aux Champs Libres, …
… puis au IV éme siècle celui de Civitas Redonum ; au V éme siècle « Ecclesia Redonensis » marque la christianisation de l’empire persistant et en 830 « Redonicum oppidum » et « Redonas oppidum » en 850 montre bien la nécessité de protection de la ville .
Au XII ème siècle plusieurs noms sont attribués à la ville : dans un premier temps « Urbe Redonensis », puis « Urbs Redonis » et finalement « Redhonis » .
Ce n’est qu’au XIII ème siècle que les noms de « Renes » et « Rennes » apparurent .
Le pont St Martin (pont de bois à l’époque) existait déjà à la fin du XII ème siècle ; il se pourrait même, d’après Paul BANEAT, …
(« Le vieux Rennes »Editions le Livre d’Histoire ou Plihon et Hommay Ed.1911 p.512 à 513 -121 €)
… qu’il marquât le passage de la voie romaine de Corseul (c.f. les ruines romaines de Corseul-la-Romaine
Au milieu du XVéme siécle, le pont St Martin était muni d’un pont levis comme celui des Portes Mordelaises contrôlant la route de Mordelles à l’Ouest de Rennes .
Remparts de Rennes à la fin du XV ème siècle .
Pour ceux qui voudraient avoir des informations sur la porte Saint Germain , « H » sur le plan ci-dessus je vous conseille ce site en lien (cliquer sur le mot « site » et descendez vers la fin de l’article) .
La rue Saint Martin, appelée jusqu’en 1903 : « ruelle Saint Martin » devait son nom à l’ancienne église paroissiale Saint Martin des Vignes (*) qui existait depuis le XII ème siècle à l’emplacement du n°4 de l’actuelle rue Saint Martin . Elle fut démolie en 1794 en pleine période révolutionnaire et la ruelle bénéficia d’un élargissement pour devenir la rue Saint Martin .
(*) Attention le chargement du lien avec le GLAD pour « St Martin des Vignes » pourrait être très long à charger suivant votre type d’unité centrale mais cela en vaut la peine .
Dans la partie basse du coteau se trouvaient au bord de l’Ille, dès le milieu du XII ème siècle, les Moulins Saint Martin qui appartenaient au domaine ducal puis furent annexés au domaine royal . Au milieu du XVIII ème siècle on les appelait les Moulins du Roi .
La maison du n°8 de la rue Saint Martin est une maison ancienne vraisemblablement du XV ème siècle . Elle était connue à l’époque sous le nom de maison du Clos-Hobé ou de Derval du nom de son propriétaire de l’époque et fut saisie à la révolution .
A la fin du XIXème sciècle, tous les terrains en bordure de l’Ille étaient occupés par des tanneries et le séchoir à peaux fut successivement la propriété des tanneries BRISOU, des tanneries PINAULT et des « tannences » LE BASTARD (voir, dans http://nefermezpassaintmartin.unblog.fr l’excellent article intitulé : « un lieu de chez nous : le séchoir à peau de la tannerie Brisou » du 19 août 2010 sur le travail du tannage (si cela ne s’ouvrait pas automatiquement en cliquant sur le lien, tapez dans la « Recherche » en haut sur le côté droit le mot « séchoir » et vous devriez obtenir l’article du 19 août 2010)) .
Ces cartes postales datent de 1905 et nous ont été fournies par Marie-José JOURDAN-BRISOU (*)
(*) Madame JOURDAN a permis que l’ancienne dénomination du Parc BOLELLI devienne, grâce à ses recherches historiques adoubées par la ville de Rennes, de nos jours, le « Parc des Tanneurs ».
Par la suite, entre les deux guerres, à la fermeture des tanneries, la famille BOLELLI, propriétaire des terrains, a réalisé un lotissement artisanal qui a compté jusqu’à soixante cinq entreprises .
Nous allons maintenant reprendre cela plus en détails dans les articles à suivre …
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J.M. MARTIN pour LPSM
8 Réponses à “Petite histoire du Quartier St Martin”
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Une nouveauté sur le site de la ville de Rennes : un dossier est accessible sur le quartier St Martin avec une page consacrée à son histoire dans les grandes lignes et une présentation succincte de l’histoire des jardins ouvriers : http://www.v4.rennes.fr/fileadmin/user_upload/Telechargements/Urbanisme/expomartin3.pdf
Les annonces des grands travaux des ZAC (Armorique et Plaisance)et celle de la lutte contre le risque de crue (risque mesuré sur l’inondation centennale à laquelle on ajoute 30cm)nous présentent les efforts municipaux en faveur de notre quartier. Que les nouveaux habitants n’aient pas de bibliothèque digne de ce nom proche, et que des menaces d’expropriation soutiennent le PPRI (Plan de Prévention du Risque Inondation), n’est par contre pas mentionné.
Dernière publication sur Voyage ... voyage ! : La Crète en septembre 2017 .. n°7 bis
Bonsoir,
Merci pour l’explication de texte! Hé lecteur!
Si cela vous dit, vous trouverez dans les commentaires de notre blog un autre lien vers un érudit dans votre genre…
Bonne lutte pour la démocratie locale, elle est vraiment mal en point!
Petite minute de détente…Après la déroute des roms, la route du rhum! ils sont fous ces romains!
Bien cordialement
Pascal BRANCHU
Laissé par : Philippe Saint-Marc le27/06/2007 à 16h03
* Email : psaint-marc@wanadoo.fr
* Site : http://www.e-monsite.fr/voiesromaines35/
A propos d’Erquy et de la Rance, REGINEA ou REGINCA ?
Je vous confirme la seconde écriture, de plus en plus communément admise par les chercheurs et scientifiques (cf. Loïc Langouët).
La table de Peutinger, document postérieur de plusieurs siècles à l’occupation romaine, n’est pas sans confusions, aussi bien sur les tracés que sur les distances.
Il faudrait lire à propos de l’éperon barré du Cap d’Erquy qu’il se trouvait sur la route menant à l’estuaire de Rance puis à Alet, d’où le toponyme confusionnel Reginca.
salutations
Bonsoir,
Lu cette historique avec grand intérêt mais aussi une petite déception : vous ne parlez pas de l’écluse . Je ne connais pas Rennes, mais j’ai un ancêtre qui est décédé en 1853 « retrouvé mort à l’écluse du pont Saint Martin » .
Où était cette écluse, existe-elle toujours ?
Et le château branlant, (de Cadet Rousselle) quand et comment a-t-il disparu ?
Si vous avez ces renseignements, cela m’intéresse beaucoup . Merci .
Brigitte
J’aime vraiment votre site. Excellente contenu . S’il vous plait continuer a afficher un tel contenu profond.
J’aime beaucoup le dernier paragraphe.
bonjour
Je reviens jeter un coup d’oeil sur cet intéressant blog. Mais j’attends toujours l’histoire du pont St Martin. Ou bien alors je ne l’ai pas vu. Il manque vraiment un moteur de recherche où l’on pourrait taper un nom (comme lavoir, par exemple) et qui renverrai à l’article concerné.
Moi je me pose toujours la question de savoir s’il y avait des habitations SUR le pont St Martin ? Mes ancêtres habitaient au 28 pont st martin (recensement de 1844) mais en 1853 les recensements n’indiquent plus d’habitations au pont St Martin. Pourquoi ? elles ont été détruites ? A la place, je retrouve ma famille ruelle du Gros Malhon.
Aucune autre explication sur le net, vous êtes le seul capable de m’éclairer…
Merci
brigitte