Le faux Mauclerc …

Posté par LPBSM le 12 février 2017

Bonjour,

Pour expliciter ce titre qui devrait vous surprendre puisqu’en juin 1230 sur l’acte par lequel les barons français déclarent Pierre « Mauclerc » coupable de forfaiture envers le roi Louis IX, acte par lequel on lui retire son fief et délie ses vassaux bretons du serment de fidélité qu’ils lui ont prêté, il est bien désigné nommément comme « Mauclerc » .

 

 Acte de juin 1930 de forfaiture 01

Même si le roi Louis IX (Saint-Louis qui a alors 20 ans) commence à en avoir plus qu’assez de ce vassal qui retourne sa veste pour récupérer l’honneur de Richmond qui rapportait entre 1011 et 1354 livres, ce qui dépassait de loin le rapport qu’arrivait péniblement à engranger le duché de Bretagne, et qui a essayé de récupérer par quatre fois son tutorat durant le régence de sa mère (Blanche de Castille), le terme « Mauclerc » par le rapporteur « escrivain » peut vouloir qualifier quelqu’un qui avait été désigné pour la prêtrise et qui n’avait pas suivi le cursus qu’on voulait lui imposer en tant que cadet mais qui avait été détourné de cette voie ecclésiastique par Philippe Auguste .  La connotation de « Mauvais Clerc » soulignant son opposition au clergé ne sera vraiment introduite que cent ans plus tard … (sans risque) par un moine copiste (*1) .

Il se peut également que le copiste qui rédige la charte à Ancenis, sous l’oeil exercé du roi de France et de ses barons, ait été encouragé à écrire « Mauclerc » à cause de la rancune du jeune Louis IX qui aurait souhaité exploiter les déboires de Pierre avec les évêques de son duché et au-delà, puisque qu’en 1218 l’interdit papal est proclamé sur tout le duché sous forme d’excommunication .  Or Louis IX ne l’ignore pas .

Cependant, même si ce qualificatif est inscrit sur ce parchemin, ce n’est pas encore le surnom qu’on lui attribue à son époque .  Son changement de vassalité en trahissant la cause capétienne pour se mettre sous la houlette du roi d’Angleterre est beaucoup plus marquant .  Au passage Pierre récupère provisoirement « l’honneur de Richmond » .

Mais il est vrai que « l’honneur de Richmond » a toujours et sera encore pendant longtemps une revendication de chaque duc breton .

Alain LEROUX 01

Alain LEROUX (1040-1093)

Pour vous donner une idée adaptée à notre époque, Alain le Roux possédait 440 seigneuries, en Grande Bretagne et en valeur actuelle, sa fortune serait de 117 milliards d’euros .

 Richmond 02

Richmond 01

Le château de Richmond avec sa tour en pierres et son étendue .

Voilà ce que représentait « l’honneur de Richmond » en monnaie sonnante  dont vous comprendrez aisément l’attrait .   Ces 440 seigneuries lui avaient été attribuées en dédommagement de l’aide apportée par les barons bretons à la conquête du royaume d’Angleterre par Guillaume Le Conquérant (devenu roi) .  Le château sera construit postérieurement par Alain Leroux afin d’éviter d’éventuelles révoltes de ses seigneuries .

Cependant, ce n’est pas au moment de sa splendeur (sous le règne de Philippe Auguste) que Pierre Ier de Dreux aurait été traité de « Mauclerc » … la réponse aurait sans doute été plus que cinglante (voire sanglante) .

Elevé à la cour de Philippe II dit Auguste, Pierre, avec son frère ainé (qui deviendra le comte Robert III de Dreux) et le fils de Philippe Auguste, Louis (qui deviendra le roi Louis VIII le Lion), avait subi l’enseignement que Philippe souhaitait transmettre, et plus spécialement le regroupement des terres qui, si elles sont confiées provisoirement à des vassaux, ne doivent en aucun cas figurer dans leur héritage .

Certains pensent que pendant 25 ans de règne, Pierre de DREUX n’eut qu’une idée fixe :  s’aménager une confortable retraite en épousant une héritière qui lui permettrait de devenir l’un des principaux barons du royaume [en cherchant à épouser la comtesse Jeanne de Flandre, par exemple ; mais Louis VIII s’y opposera se sentant pris au piège par le nord (la Flandre) et par l’Ouest (la Bretagne) au cas ou son vassal et copain d’enseignement changerait d’avis] alors que les rêves de Pierre le menaient à accéder à la royauté car son statut de baillistre ne lui permettant plus de conserver le pouvoir du comté breton au-delà de la majorité de son fils en 1237 ; en revanche, sa lignée lui permettait d’espérer un accident dans la lignée royale de la branche aînée .

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Blason et couronne ducale de Pierre Ier

Il faut préciser qu’il fut vraiment amoureux d’Alix de Bretagne (ce qui était assez rare à l’époque car il a 26 ans quand il l’épouse et elle n’en a que 11) et que le décès de cette dernière (le 21 octobre 1221), en le privant de sa légitimité de duc (c’est elle qui portait le titre de duchesse) et en la transformant en bail (d’où le terme de « baillistre » : une sorte de « régence » ducale), a été un réel bouleversement dans ses ambitions mais également dans sa vie privée .  Il sait que son fils deviendra majeur en 1237 et que son temps est compté .

Pierre de Dreux et Alix de Thouars 01

Pierre de Dreux  (1187 † 1250) et Alix de Thouars (1203-1221)

La maison capétienne de Dreux était la maison la plus proche de la branche aînée ; elle venait dans l’ordre successoral immédiatement à sa suite .  La proximité de ces collatéraux à un possible mais hypothétique accès à la couronne leur conférait un prestige que les richesses de leur « pauvre » domaine ne leur auraient jamais alloué .

A la mort de Louis VIII (le 8 novembre 1226 de dysenterie), Pierre essaya d’enlever le pouvoir à Blanche de Castille (1188-1252 ; l’épouse de Louis VIII), pour gouverner le royaume pendant la minorité de son fils, Louis IX .  Dans ce dessein, il fit alliance avec quelques seigneurs français ; mais Blanche de Castille gagna l’atermoiement du duc de Bretagne en lui offrant de sérieux avantages, aussi bien territoriaux que financiers, qu’il obtint sans combattre les partisans de Catherine et l’ost royale .  Catherine, afin de pouvoir faire patienter les ambitions de celui qui devenait et deviendra encore par trois fois ouvertement son rival jusqu’à la majorité de son fils, pratiqua une politique de retardement des conflits  ; ce qui lui permettra de prendre sa revanche par la suite .

A cette occasion, parlons des conceptions médicales de l’époque :

Quand Louis VIII sur le chemin du retour vers Paris, après avoir conquis Avignon en trois mois, Nîmes, Castres, Carcassonne et Albi, est frappé, comme beaucoup d’hommes de son armée par la dysenterie, s’alite en Auvergne à Montpensier ; ses médecins désorientés ne trouvent pas mieux que de lui proposer de coucher avec une jeune fille vierge car ils estiment qu’il a été privé de relations sexuelles et que les longs mois d’abstinence de Louis VIII durant le siège d’Avignon ont très certainement déréglé sa santé . 

Cela peut paraître étrange à notre époque mais l’activité sexuelle avec les nombreuses maîtresses d’un monarque sont considérées comme le gage d’une santé robuste .  Ils estiment donc que cette maladie est due à la trop grande fidélité du roi envers son épouse, Blanche de Castille . 

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Ici Louis VIII refuse de coucher avec une vierge pour guérir ; il préfère encore mourir que de brûler en Enfer pour avoir commis le pêché mortel d’adultère .

Pierre avait accepté de prêter l’hommage le 27 janvier 1213,  ce que les ducs bretons avaient toujours refusés au roi de France, et il ne dérogera pas à cette fidélité tant que Philippe Auguste sera roi (pendant 43 ans de règne) . Il le renouvellera avec Louis VIII jusqu’à ce que celui-ci lui refuse son mariage avec la comtesse de Flandre et il commencera à échafauder un plan « B » .

Le conflit avec l’évêché de Nantes portait sur la perception des taxes ecclésiastiques et sur les relations avec les excommuniés .  Sur ce dernier point Pierre de Dreux se moquait des censures de l’Eglise séculière ; il admettait les excommuniés à sa cour et devant ses tribunaux pour obtenir que leurs droits soient respectés .

L’évêque de Nantes (Étienne de La Bruyère, 1213-1227)  excommunira Pierre Ier  qui ne fit la paix avec lui que pour réprimer une révolte de seigneurs bretons, appuyée par des seigneurs français .  Ceux-ci s’emparèrent de Châteaubriant, pillèrent et incendièrent le pays d’affreuse façon (en 1221) .  Cette invasion « française » fit grouper autour du duc de Bretagne la plupart de ses grands vassaux, et les deux armées se rencontrèrent près de Béré le 3 mars 1223 . 

Châteaubriant situation générale 01 Béré 01

Sur la pemière image on voit la situation de la ville de Châteaubriant entre Rennes au Nord et Nantes au Sud ; sur la seconde image on voit que la ville a englobé aujourd’hui le village de Brécé .

L’armée des « Français », qui était composée de seigneurs souhaitant agrandir leurs fiefs, avait pour force principale une nombreuse cavalerie qui manoeuvra difficilement dans les vignes .  Le duc de Bretagne avait au contraire une foultitude de « gens de pied », fournis par les milices paroissiales, et habiles à se servir de l’arc . La déroute des Français fut complète .  Cette victoire eut un grand retentissement dans tout le duché .

Elle galvanisa le duc qui reprit la lutte contre le pouvoir considérable qu’avait pris l’habitude de s’octroyer l’Eglise séculière (entre 1203 et 1213, barons et évêques avaient pu profiter du quasi-vide laissé par le pouvoir ducal pour s’attribuer de nouvelles prérogatives) avec l’aide de la noblesse qui jalousait les privilèges du clergé (ceux acquis par leurs cadets) .

Sept évêques bretons l’excommunièrent avec tous ses partisans .  Pour toute réponse, le duc s’empara de leurs biens temporels et les chassa de Bretagne (*2) . 

Le pape Honorius III (1216 à 1227) après avoir tenté une médiation mit alors un interdit sur tout le duché, le 7 décembre 1218 ; excommunication confirmée par les archevêques de Sens, de Tours, de Bourges et de Rouen mais pas par celle de l’archevêque de Reims : Henri de Dreux décédé en 1240 (les Dreux, Robert II comte de 1188 à 1218 et Yolande de Coucy v. 1164 † 1222, eurent 12 enfants) .  Le frère de Robert II, Philippe de Dreux et évêque de Beauvais, plus à l’aise dans le maniement de la masse d’arme que de la Bible avait combattu aux côté de Philippe Auguste contre les frères Plantagenêts (Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre) .

L’excommunication signifiait qu’aucune messe, qu’aucun enterrement et qu’aucun mariage ne pouvaient plus être reconnus et célébrés dans tout le duché .  Même si cette suppression de la vie religieuse jeta une grande consternation parmi la population, Pierre ne s’en inquiéta pas car l’excommunication était, en pratique, longue à mettre en place (internet n’existait pas), d’autant plus que Pierre continuait à temporiser en feignant d’ignorer ces diverses excommunications .  Mais, sentant le vent tourner, car la pression papale devenait trop forte, il accepta de se croiser contre les Albigeois (il était au siège d’Avignon aux côtés du roi Louis VIII qui prend la croix en janvier 1226) ; ce qui lui octroya un sursis de trois ans par indulgence papale .

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Honorius III en fin de vie

Mais, il ne vous aura pas échappé qu’Honorius III décède en 1227 et qu’il est remplacé par Grégoire IX qui est beaucoup plus draconien sur les principes (il a été avocat avant d’être nommé pape) et Pierre sera contraint d’implorer l’absolution et la levée de l’excommunication en faisant pénitence le 30 mai 1230, malgré sa participation à la croisade .

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Grégoire IX le successeur d’Honorius III encore jeune et vigoureux

Pierre  après cet incident forma une nouvelle ligue contre Blanche de Castille (Le 29 novembre 1226 Louis IX est sacré à Reims et Blanche de Castille prend la Régence jusqu’en 1236) .  Mais, battu par l’armée royale, il dut faire amende honorable pour éviter l’invasion de la Bretagne par les troupes royales (en 1229) . 

Déjà le plan « B », longuement élaboré puisqu’il avait songé à marier sa fille Yolande de Bretagne (1218-1272) au roi d’Angleterre Henti III (1207-1272) avait été envisagé dès le 19 octobre 1226 .   En octobre 1229, la rupture est consommée, lorsqu’il fait hommage pour le duché de Bretagne au roi Henri III d’Angleterre à Portsmouth .

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Henri III d’Angleterre (1207-1272)

Fils de jean sans terre, il n’avait que 9 ans lorsqu’il succéda à son père, en 1216 .  La régence fut confiée au duc de Pembroke, qui sut rattacher au jeune prince les barons révoltés contre son père et éloigner son compétiteur, Louis de France (qui deviendra par la suite Louis VIII) .

Le roi d’Angleterre intervient bien en France à partir du 3 mai 1230 et débarque à Saint-Malo où il est reçu avec les honneurs ; puis il fait une pause à Dinan (au château d’un de ses vassaux, 2éme comte de Pembrocke, Guillaume le MARECHAL dit Le Jeune † 1231; à cette occasion Henri III fustige Richard le MARECHAL, frère de Guillaume, qui s’attire ses foudres quand il refuse de renoncer au serment d’allégeance qu’il a fait au roi français)   avant de rejoindre les troupes de Pierre à Nantes .  Il demande même à une petite armée de remonter de son fief de Guyenne vers Nantes en traversant le Poitou .  Le principal but de l’expédition étant de voir Pierre monter sur le trône de France car il lui a promis de lui accorder la Normandie redevenue capétienne  .

Cependant Henri III, lâché par les barons poitevins qui se sont ralliés à Louis IX dont l’armée est aux portes de Nantes, juge plus prudent de se ré-embarquer le 28 octobre 1230, sans avoir osé combattre,  et en ne laissant qu’une troupe de 1500 hommes à son nouveau vassal .

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Malgré le départ de l’armée anglaise, Pierre continua la lutte .  Une trêve conclue pour 3 ans en 1231 ne fut pas respectée par le duc .  Aussi, en 1234, Louis IX se décida à en finir avec lui .  Il s’empara de Champtoceaux, d’Oudon, de Châteaubriant et d’Ancenis (en face de Champtoceaux) .  N’ayant pu obtenir de secours des Anglais, Pierre se soumit « haut et bas » à son suzerain qui lui laissa l’administration du duché jusqu’à la majorité de son fils, et la réconciliation cette fois fut complète .  C’est à Ancenis que fut rédigée l’acte mis en tête de cet article .

Ancenis - Champtoceaux 01

L’hostilité de Pierre ne s’est jamais effectuée vis-à-vis du clergé régulier (soumis à une règle de vie, telle que celle des moines)  mais contre le clergé séculier (qui regroupe donc les prêtres en paroisse, les diacres, les évêques, les cardinaux, etc… qui ne respectent pas une règle, ne prononçant aucun vœu de célibat (ce qui signifie de ne pas vivre en couple amoureux) et d’obéissance (à l’Église, par l’intermédiaire de chaque supérieur hiérarchique) et qui, en plus, pratique des prélèvements abusifs : le « tierçage » (le tiers des biens d’un défunt revenant au curé de la paroisse)  et le « past nuptial » (les jeunes marié étaient obligés de fournir un dîner au curé ou de racheter ce dîner en fournissant une somme d’argent) .

 cathédrale de Chartres 01 Cathédrale de Chartres 02

Cathédrale de Chartres

Maintenant pour donner le coup de grâce au surnom de « Mauclerc », il suffit de se rendre à la cathédrale de Chartres où, sur les lancettes de la Rosace Sud, on peut voir sur les vitraux les représentations des généreux donateurs qui représentent Alix de Thouars et Pierre Ier ainsi que leur écu :

ROSE SUD Chartres  lancettes-evangelistes-2204c vitraux Chertres

Alix et Pierre situation 01 bis

Alix_de_Thouars_Chartres  Blason de la Rosace Sud 01Pierre 1er représenté sur un vitrail de la cathédrale de Chartres  01

D’autres donateurs auront leur vitrail dans les lancettes Nord, et Ouest sur les 172 vitraux :

299px-Chartres_-_Vitrail_-_Charpentier 261px-Chartres_-_Vitrail_de_l'histoire_de_la_vie_de_saint_Jacques_le_Majeur_-_Drapiers

La confrérie des charpentiers et des drapiers donateurs

Il semble évident que si Pierre avait été considéré comme « Mauclerc », à son époque, les vitraux n’auraient jamais été apposés dans cette cathédrale . 

D’autre part, il est à noter que pas une fois Guillaume de Nangis et Joinville, les deux grands chroniqueurs du XIIIème siècle, n’utiliseront le surnom de « Mauclerc » pour parler de Pierre Ier de Bretagne .

J’espère qu’il est maintenant clair pour vous que le surnom de « Mauclerc » ne lui a jamais été attribué de son vivant comme surnom .

Même si je n’ai pas respecté la chronologie en privilégiant l’évolution psychologique de Pierre Ier de Bretagne, j’espère que cet article apportera un petit plus à ceux déjà produits sur le sujet .

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J.M. MARTIN  pour LPSM

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P.S. :

(*1)  Les moines vivaient en autarcie dans leurs monastères au XIIème – XIIIème siècle .  Plusieurs choisissaient de s’occuper du jardin ou du potager, d’autres des vignes, d’autres encore de la copie de la Bible sur vélin (peau de veau préparée, plus fine que le parchemin ordinaire) ; c’étaient les copistes qui préparaient chaque page avec de belles enluminures plus ou moins abondantes selon le prix des Bibles (il en fallait pour toutes les bourses) .

Je pense qu’il est inutile de vous préciser que l’acquisition de ces Bibles valait fort cher et que seule la noblesse et la grande bourgeoisie pouvaient se les offrir .

Pour acheter ces vélins chaque monastère possède un frère « procureur » ou « cellérier-intendant »  (celui qui tient le cellier), une charge de la plus haute importance à une époque où les monastères possèdent de vastes domaines d’où ils tirent toutes sortes de produits dont les surplus sont destinés à la vente .  Avec l’argent obtenu de ces ventes, on achète les vélins qu’on revend sous forme de Bibles .

Mais vers 1200, Philippe Auguste crée l’université de Paris avec la charte par laquelle il accorde à ses membres le privilège d’être jugé par un tribunal ecclésiastique et non civil (on s’arrange beaucoup mieux avec le tribunal ecclésiastique à l’époque qu’avec le tribunal civil) .  Peu après est créée l’Université de Toulouse sur le même modèle .   La demande en livres devient de plus en plus importante et les copistes ne suffisent plus à assurer l’intendance si bien que des clercs et même des laïques vont devoir assumer le travail .

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Bible de Gutenberg

En 1450 Gutenberg, Fust et Schöffer créent l’imprimerie et ils publient leur Bible sur papier [le papier apparaît dans le sud de la France au milieu du XIIIéme siècle  (aux archives de Marseille, est conservé le registre de minutes du notaire Giraud Amalric, qui date de 1248 et est écrit sur support papier) .  Il n’arrive dans le nord de la France qu’au milieu du XIVème siècle vers Troyes .  La première fabrique de papier en Europe, est située à Xàtiva près de Valence en Espagne, et date d’environ 1150 .  Le papier est alors une richesse rare et des édits sur le recyclage du papier sont même prononcés .  On y incorpore alors des vieux chiffons qui prennent vite de la valeur, d’où l’expression « se battre comme des chiffonniers »] .

Cependant ce n’est qu’en 1463, une date où l’imprimerie n’existe pas encore en France, que les imprimeurs du Saint Empire Romain germanique s’installeront à Paris (Gutenberg est natif de Mayence) et diviseront l’achat du livre par dix, dans un premier temps, puis par vingt, cinquante et même cent ; par la suite (la Sorbonne https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9   et    http://paris-atlas-historique.fr/18.html   du Paris de l’époque en sera grande consommatrice) .

Sorbonne au XIII éme siècle 01

La Sorbonne au XIIIéme siècle

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(*2)  Si vous souhaitez en savoir plus :  https://books.google.fr/books?id=1KJfAAAAcAAJ&pg=PA91&lpg=PA91&dq=past+nuptial&source=bl&ots=fXPL8XRKup&sig=-rrhpPCvuEKqMx3s58cDjzsRovc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi3kPzThI_SAhXDtxQKHTuIDE4Q6AEIRzAG#v=onepage&q=past%20nuptial&f=false

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Pour ceux qui souhaitent avoir des informations plus pointues sur Pierre Ier de Bretagne, je vous conseille le site de :   http://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1949_num_56_1_1873   qui est long à lire et sans aucune enluminure … !

 

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